Santa Fily, conductrice de moto-taxi à Bamako : « Je ne compte pas sur un homme pour assurer mes dépenses.. »  

Majoritaires dans certaines professions (enseignantes, infirmières, assistantes sociales, juges …), les femmes maliennes commencent aussi à investir des métiers jusqu’ici considérés exclusivement masculins. Dans la matinée du 15 novembre 2021, notre reporter est tombé sur une conductrice de moto-taxi à Bamako, du nom de Santa Fily Doumbia qui a su s’imposer grâce à sa maitrise des engins à deux roues et sa connaissance des artères de Bamako et de Kati.
Santa Fily Doumbia,  37 ans, est mère célibataire, de père Ghanéen et de mère Malienne. Elle a vécu au Ghana durant 12 ans et effectué un séjour en Côte d’Ivoire. Il y a seulement deux ans qu’elle a déposé ses valises sur la terre de sa mère pour gagner son pain d’après elle-même. Sur son trajet, pour l’ACI 2000, notre reporter est tombé sur elle, qui l’a conduit à destination. Impressionné par sa maitrise du volant d’engin à deux-roues, il s’y est intéressé.
Exprimant sa fierté pour ce métier, Santa Fily, declara: « Je suis au Mali il y a juste deux ans , précisément à Bamako ,où je tenais jusqu’ici une gargotte. Il y a tout juste une semaine j’ai acheté une moto pour me lancer dans le métier de  conductrice de moto-taxi ». Parvenir en si peu temps à concurrencer les professionnels du secteurs; cela dénote le courage et l’engagement indéfectibles de Santa Fily . « Il n’y a pas de sot métier. ce que les hommes font comme travail, les femmes peuvent l’exercer aussi. Tout dépend de la volonté et du courage. Je suis très fier de gagner mon pain en toute dignité« , a-t-elle lancé en toute fierté.
Tout comme les autres conducteurs, notre interlocutrice du jour s’est dit méfiante face à l’insécurité galopante à la quelle certains de leurs collègues ont été victimes.  Les récents cas d’assassinats des conducteurs de moto-taxi,  indique-t-elle, est déplorables et interpellent tous, surtout les autorités du pays. En effet, elle dit commencer le travail à 06 heures du matin et arrêter de circuler à 18heures . Pour me prémunir de précautions sécuritaires, je demeure vigilante lors du choix de clients.  Le métier de conducteur de moto-taxi est bénéfique. Pour confirmer cela « Je gagne entre 2500 FCFA à 4000 FCFA par jour en moins du carburant, car avec le plein de la moto pour environ 7000 FCFA je peux rouler durant 4 jours », a t-elle avoué.
Dans de metier, il n’y a pas que de bénéfice, mais également des contraintes, et parmi les difficultés elle souligna:  » Il y a franchement beaucoup de moto-taxis et la demande est inférieure à l’offre. Tu peux rencontrer des passagers qui refusent de payer le tarif convenu, une fois arrivée à destination ». Par ailleurs, elle regrette que le secteur soit également très désorganisé à cause de l’abondance des chauffards qui poussent de nul part.
Comme appel à lancer à la jeunesse, c’est d’être au rendez-vous du travail, car il n y a pas de sot métier; à l’endroit de ses pairs, il s’agit de la prudence et le civisme en circulation.
Mamadou Camara Madou’s info360.info

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