Gestion de la transition : L’erreur à éviter par la CEDEAO
A l’orée du sommet du 09 janvier 2022 de la communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest consacré à la transition politique encours au Mali, les supputations vont bon train. La CEDEAO, elle-même, doit avoir une lecture plus réaliste de la situation pour ne pas cautionner le déplacement des griefs dans l’avenir.
C’est la presque psychose dans l’opinion publique nationale depuis l’annonce de la tenue, le dimanche 9 janvier 2022, d’un sommet extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO sur la transition au Mali. De l’avis de certains, la menace de possibles sanctions supplémentaires faite par l’organisation sous-régionale lors de la rencontre d’Abuja, le 12 décembre 2021, entrera dans un cadre d’application exacerbant la situation déjà difficile du pays.
Certes, la CEDEAO est dans son rôle de garde-fou pour le processus démocratique en veillant au respect des acquis et son protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance dont le Mali a ratifié ; mais il est à rappeler que gestion superficielle de cette période intérimaire ne sera qu’un transfert des défis qui ont contribué à la chute du régime Ibrahim Boubacar Keita: un remake à craindre!
Le chronogramme proposé par les autorités de la transition n’est pas tombé du ciel. Il émane des assises nationales de la refondation qui se sont tenues sur 95% du territoire national et au cours desquelles 70 000 personnes issues de toutes les sensibilités sociopolitiques se sont exprimées. La légitimité est constable. La précipitation dans l’organisation des élections comme souhaitée par la CEDEAO ne sera qu’un déni de la réalité.
Certes, les consultations électorales doivent se tenir mais des préalables d’abord. Une partie de la classe politique manifeste son souhait d’un transfert du pouvoir au civil dans le délai de 18 mois convenus .Un exercice démocratique à saluer. Mais la réalité doit primer. Le système électoral malien est sujet de plusieurs imperfections depuis des années et qui doivent être traités avec objectivité afin d’éviter la perturbation continuelle de l’évolution démocratique à travers notamment la mise en application de l’organe unique de gestion des élections (qui est une recommandation commune des politiques), la relecture du fichier électoral entre autres. Ces réformes font partie des recommandations des assises nationales et qui ont un caractère « exécutoire ».
Au revers, le pire est à craindre…
Mouhamar/info360.info