Convention des Nations Unies contre la corruption : L’OCLEI, en débat avec les acteurs des TIC , sur la nécessité de la digitalisation des services publics
La Corruption est une émanation de l’homme. Une fois que l’homme est freiné face à la tentation de corruption, le système va s’effondrer. Il faut alors créer des systèmes qui empêchent l’homme d’avoir des opportunités de corruption. De nos jours , le Mali particulièrement et le monde en général sont dépendants de la digitalisation et de la numérisation avec tous leurs avantages sur la transparence et l’amélioration de la qualité des services rendus aux citoyens, à l’Etat et à ses démembrements. Dans ce sens, la digitalisation devient un premier maillon de la prévention dans la lutte contre ce phénomène qui plombe la croissance économique durable du Mali. Voilà comment nous pouvons comprendre l’OCLEI, qui fort de ses missions régaliennes est à pieds d’œuvre pour développer un partenariat avec les services de l’Etat en charge du numérique particulièrement l’AMRTP dans le cadre de la lutte contre la corruption, l’enrichissement et la bonne gouvernance à travers la relation digitalisation et transparence dans l’administration publique malienne.D’où l’initiative conjointe pour l’OCLEI et l’AMRTP , d’organiser un atelier de sensibilisation à l’intention des services de l’Etat en charge de la digitalisation de l’administration.
Cet atelier financé par LUCEG, a eu lieu, le 7 décembre 2023 à Maeva Palace, et consacre ainsi la 4ème activité de l’OCLEI commemorative de l’édition 2023 de la Convention des Nations Unies contre la corruption 20 ans après, dont le thème est : Unir le monde contre la corruption.
Son objectif recherché est de faire en sorte que la digitalisation de l’administration puisse être une réalité avec un impact économique fort, adossé à des hommes et infrastructures bien performants. L’atelier a mobilisé des représentants des Institutions de la République, des autorités administratives indépendantes , du Président de l’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications, des Technologies de l’Information, de la Communication et des Postes (AMRTP) , du Directeur général de l’Agence de Gestion du Fonds d’Accès Universel (AGEFAU), du Directeur national de l’économie numérique, la Cellule d’appui à l’infirmation des services fiscaux et financiers, du Directeur du Projet LUCEG, des membres et personnel de l’OCLEI.
Dans son mot d’ouverture de l’atelier, le président de l’OCLEI, Dr Moumini GUINDO a évoqué « L’efficacité des réformes relative à l’e-gouvernance nécessitent un réseautage de tous ordres. L’OCLEI y a un rôle à jouer, ne serait-ce que comme porteur d’idées. En effet, le texte de loi susmentionné charge l’OCLEI de susciter et de promouvoir au sein des institutions et des organismes publics et parapublics des mécanismes destinés à prévenir, détecter et faire réprimer l’enrichissement illicite. Il prévoit également que l’OCLEI suscite et promeuve la collaboration et la concertation entre les différents organismes publics impliqués directement ou indirectement à la lutte contre ce fléau, ». Toujours dans son mot d’ouverture, Dr Moumini GUINDO, a rappelé qu’à l’occasion de la première édition du Salon international pour le développement accéléré du numérique (SIDAN), organisée à Bamako dans la semaine du 4 octobre 2023, que le Premier ministre, chef du Gouvernement, Dr Choguel Kokalla MAIGA a rappelé toutes les opportunités de la digitalisation de notre administration et mis un accent particulier sur la modernisation des administrations et des services, à travers une fiabilité des informations, un archivage numérique de qualité, la simplification des formalités administratives, la célérité et la transparence des opérations, la réduction de la fraude, l’augmentation des recettes budgétaires et bien d’autres. « La numérisation de l’administration publique est incontournable car c’est le meilleur moyen de garantir une meilleure prise en charge des usagers, de lutter au mieux contre les pratiques corruptives, d’apporter et consolider cette confiance tant voulue entre l’administration et ses usagers, » a-t-il souligné.
L’atelier a été marqué par un
premier panel sur le cadre juridique, et l’impact économique de la digitalisation, animé par Assana Diawara Juriste-Publiciste er par Dr Ibrahima BAYE , Coordinateur Adjoint de la Cellule d’Appui à l’informatisation des Services Fiscaux et Financiers avec comme modérateur M.Adama KONATÉ, Macro-économiste.
Ce premier panel a été riche en informations. Il a permis aux participants d’avoir un aperçu sur le cadre juridique qui gouverne l’environnement du numérique au Mali. Il a également permis de voir le niveau de mise en œuvre de la politique nationale du développement du numérique , les insuffisances, les améliorations à apporter. Au delà de cela il a permis aux participants de voir l’impact du numérique, de la digitalisation sur le développement à travers les ramifications qui permettent de preserver les ressources notamment à travers un système d’informatisation, d’autonomisation des procédures pour couper l’homme à la tentation et que les usagers des services publics puissent disposer de leur pleine souveraineté sans être contraints à payer des ressources à des agents publics pour accéder à un service .
Quant au second panel, il a été animé par M.Souleymane DOUMBIA , Directeur Marketing et Commercial SMTD, et M.Boubacar Tiémoko COULIBALY ancien Directeur général de la SMTD, ancien Coordinateur national du Plan Mali numérique 2020.
Son modérateur était M. Assana DIAWARA, juriste-publiste. Il portait sur l’état des infrastructures, de l’écosystème TIC, les structures publiques impliquées dans la digitalisation des services de l’état. Un panel brillant que aucours duquel , les participants ont pu avoir un aperçu sur l’intra net, et l’ internet qui ne peuvent marcher sans infrastructures adequates. En, la matière, le Mali s’est attelé à ces aspects à travers plusieurs projets, qui ont pu équiper, le pays de fibre optique sur 3000 kilomètres à travers le pays . Cette infrastructure confiée aujourd’hui à la SMTD permet à l’administration de fonctionner de façon optimum et de donner des dividendes à d’autres opérateurs de téléphonie.
Au niveau institutionnel , les participants ont pu apprécier la volonté politique comme prévu dans le document de politique de développement de l’économie numérique. Sur ce point , de nombreuses structures, à commencer par la direction nationale de l’économie numérique, le centre de certification et de signature électronique, ont été mises en place même avec des difficultés dans la mobilisation des financements. Les participants ont su que globalement , le Mali est sur la bonne voie du développement du numérique, et que la dématérialisation qui est l’objectif final devrait être une réalité dans l’administration publique, mais il faut mobiliser à temps les financements pour par exemple le comité de pilotage .
A l’issue de l’atelier, les participants se sont dits engagés et déterminés à contribuer fortement pour associer la numérisation, avec le double objectif à atteindre, à savoir de faire obstacle à la corruption en réduisant les tentatives de la petite corruption étatique, et d’alléger les procédures administratives en mettant fin aux contacts physiques intenses entre les agents de l’Etat et les usagers ,dans le recouvrement des impôts et toute autres recettes destinés au trésor public. Ils ont évoqués également de la nécessité de création d’une plateforme de signalement entièrement digitalisée pour la tracabilité des agents publics. Ils ont estimé que la lutte contre la corruption au Mali, une lutte qui a réussi par exemple au Rwanda, doit unir tous les maliens en s’appropriant de la démarche anticorruption, en sensibilisant le sommet de la hiérarchie pour définir un code de conduite obligatoire, mettre en place un contrôle interne.
Quant au Président de l’OCLEI, Dr Moumini GUINDO, il a réaffirmé l’engagement et la détermination de sa structure à multiplier ce genre d’atelier avec d’autres cibles jusqu’à atteindre son objectif qui est de contribuer à réduire la corruption et l’enrichissement illicite qui plombe l’économie nationale.
Nous pouvons donc conclure qu’à l’issue de cet atelier, que si tout pouvait se faire en ligne, si toutes les procédures pouvaient se digitaliser, cela va permettre de relèver, les défis face à la corruption et la délinquance économique et financière.
Madou’s CAMARA