Quel Haut Conseil Islamique pour Refonder le Mali ? Une urgence de responsabilité citoyenne et de cohésion religieuse
Alors que le Mali traverse une phase décisive de refondation, le Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), fondé il y a 22 ans pour unir la communauté musulmane du pays, se retrouve aujourd’hui dans une situation critique. Entre tensions internes et responsabilités spirituelles, le HCIM doit urgemment réaffirmer son rôle en faveur de l’unité et de la paix.
Un bilan contrasté depuis le 3e Congrès ordinaire
L’élection de Cheick Cherif Ousmane Madani Haïdara à la présidence du HCIM lors du 3e congrès en avril 2019 avait suscité de nombreux espoirs, succédant à l’imam Mahmoud Dicko. Sous ce leadership, le HCIM devait renforcer l’unité de la communauté musulmane autour d’un islam malien de paix et de solidarité. Cependant, cinq ans plus tard, cet idéal semble s’effriter : le Mali demeure divisé et l’influence positive du HCIM est difficile à percevoir.
Des valeurs de paix et de tolérance en déclin
L’islam malien, jadis caractérisé par sa tolérance, fait face à de nouvelles divisions. Aujourd’hui, des discours de violence verbale et de dénigrement circulent entre certains leaders religieux, minant la cohésion sociale et renforçant un climat d’insécurité. Pour de nombreux Maliens, cette situation est alarmante et appelle à un retour aux valeurs originelles de l’islam, fondées sur la paix et le respect mutuel.
Les imams et leaders du HCIM ont le devoir de promouvoir un islam pacifique et de rassembler la communauté musulmane. Dans le contexte actuel, où le besoin de cohésion est urgent, le HCIM se doit de guider les fidèles vers un renforcement des liens sociaux et religieux, contribuant ainsi à la réconciliation nationale.
Le report répété du 4e Congrès : Un symbole de discorde
Le report à plusieurs reprises du 4e congrès, initialement prévu pour octobre, accentue le malaise au sein du HCIM. Avec onze candidats en compétition pour la présidence, le manque de consensus révèle des divisions internes profondes, qui détournent le HCIM de sa mission première. Cette compétition pour le pouvoir nuit à la crédibilité de l’institution, affaiblissant sa capacité à incarner un islam unificateur, apte à accompagner le Mali dans sa refondation.
Le rôle essentiel du HCIM pour la Paix et la Cohésion
Dans un pays confronté à des défis sécuritaires constants, le HCIM doit jouer un rôle central dans la promotion de la paix et de la tolérance. Avec une structure comprenant 111 membres incluant des jeunes et des femmes , le HCIM a le potentiel d’agir comme un vecteur de rassemblement. Pourtant, les actions de l’institution peinent à répondre aux attentes, laissant de nombreux observateurs questionner son engagement envers les valeurs de l’islam malien.
Pour répondre aux besoins du pays, le HCIM doit dépasser les querelles internes et concentrer ses efforts sur la réconciliation des communautés, en soutenant la lutte pour la paix aux côtés des Forces Armées Maliennes et des autorités.
Vers un Mali de Paix et d’Unité
Le Mali a besoin d’un HCIM qui se recentre sur sa mission spirituelle et sociale pour inspirer un vivre-ensemble harmonieux. En abandonnant les rivalités et en se consacrant aux valeurs de l’islam malien – respect, tolérance et fraternité –, le HCIM pourrait réellement contribuer à bâtir un Mali unifié et paisible.
Alors que le pays aspire à retrouver sa cohésion, il est essentiel que le HCIM s’engage avec responsabilité citoyenne et ferveur religieuse, au service de la nation malienne et de la paix.
Qu’Allah dans toute sa mansuétude, remplisse nos cœurs et nos esprits de la sérénité indispensable au Pardon et à la Concorde en ce vendredi saint .
Madou’s CAMARA info360.info