Recherche scientifique au Mali : Au-delà du titre, l’heure de l’impact est arrivée pour un Mali transformé d’ici 10 ans
La récente distinction des 44 enseignants-chercheurs maliens lauréats du concours du CAMES a permis de mettre en lumière le dynamisme académique du pays. Avec un taux de réussite remarquable de 88 % (44 lauréats sur 50 candidats), le Mali s’affirme dans l’espace académique africain.
Cependant, cette reconnaissance, bien qu’importante, reste souvent perçue par la population comme éloignée des préoccupations quotidiennes.
À l’heure où le pays doit relever des défis urgents dans la santé, l’agriculture, et la sécurité alimentaire, les attentes du citoyen lambda sont claires : au-delà de la graduation et du prestige, il est impératif de mesurer l’impact concret de ces qualifications sur le développement national.
Le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES), fondé en 1968, joue un rôle clé dans l’harmonisation des systèmes d’enseignement supérieur et la reconnaissance des diplômes en Afrique francophone. Par son concours d’agrégation, le CAMES certifie l’excellence et les compétences des enseignants-chercheurs dans divers domaines comme la médecine, la pharmacie, et les sciences vétérinaires. Cette agrégation confère aux récipiendaires une reconnaissance internationale dans l’espace africain francophone, ouvrant des perspectives de carrière et consolidant leur position au sein de la communauté scientifique.
Un tremplin pour le développement mais quel impact pour le Mali ?
Pour le Mali, la réussite de ses chercheurs au concours CAMES est un signal fort de l’engagement de l’État dans le développement des ressources humaines. Cependant, malgré ces distinctions, la recherche scientifique nationale peine encore à montrer un impact tangible. Les défis liés aux infrastructures, au financement, et à la collaboration intersectorielle freinent l’intégration des avancées scientifiques dans les solutions concrètes.
L’État malien et les lauréats du CAMES ont donc une responsabilité : celle de transformer la recherche en un outil de développement. En effet, la société malienne attend que ces chercheurs formés et certifiés par le CAMES mettent leurs compétences au service de la résolution des problèmes locaux. Cela implique des travaux de recherche appliquée pour améliorer les rendements agricoles, optimiser la gestion des ressources en santé, et renforcer la sécurité alimentaire.
Les lauréats du CAMES, acteurs de la transformation du Mali de demain?
Les enseignants-chercheurs primés doivent jouer un rôle central dans la transformation du pays. Leur mission dépasse désormais la reconnaissance académique ; ils sont appelés à apporter des réponses concrètes aux défis du Mali. En formant les futures générations de chercheurs, en innovant, et en appliquant leurs recherches dans des domaines stratégiques, ils peuvent contribuer à la souveraineté scientifique du pays.
Pour que ces lauréats du CAMES aient un impact réel, l’État malien doit intensifier ses investissements dans la recherche scientifique en augmentant les financements, en renforçant les infrastructures et en facilitant les partenariats avec le secteur privé. Cette démarche permettra de créer un écosystème favorable où la recherche peut prospérer et contribuer au développement économique et social du pays.
En accueillant les lauréats, le Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga a salué leur réussite, tout en rappelant l’importance de la recherche pour un Mali plus prospère. Plus qu’une simple reconnaissance, ces agrégations doivent marquer le début d’une ère où l’excellence académique se traduira en progrès tangibles pour le pays.
Le Mali de demain sera le fruit des efforts conjoints de ses chercheurs et de l’État. Si les lauréats du CAMES et les autres chercheurs maliens s’engagent dans une recherche appliquée et orientée vers les besoins de la population, et si l’État soutient ces efforts, le Mali pourrait dans dix ans devenir un modèle de développement endogène fondé sur la science et l’innovation.
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