Lutte contre la corruption : La police malienne en première ligne pour une gouvernance vertueuse
Dans le cadre de la lutte acharnée contre la corruption et l’enrichissement illicite, un atelier de sensibilisation a réuni le mardi 17 décembre 2024 , près d’une centaine d’agents de la police nationale à Bamako à l’École de Maintien de la Paix. Organisé par l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cet événement met en lumière le rôle indispensable des forces de sécurité dans la moralisation de l’action publique et la refondation de l’État.
L’ampleur du fléau : Des chiffres alarmants
Sous l’impulsion du Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi GOÏTA, la lutte contre la corruption s’affirme comme une priorité nationale. Le représentant du président de l’OCLEI, Seydina Oumar Diarra, a révélé des chiffres édifiants : entre 2005 et 2019, le Mali a enregistré des pertes estimées à 1 266 milliards de FCFA, une somme qui aurait permis de construire 264 hôpitaux ou de financer 42 fois le coût du 3ᵉ pont de Bamako.
À l’échelle africaine, la Banque Africaine de Développement (BAD) évalue le coût de la corruption à 148 milliards de dollars par an, soit environ 25 % du PIB continental, compromettant ainsi les efforts de développement économique et social.
La police nationale au cœur de la stratégie
La police nationale, classée parmi les secteurs les plus vulnérables avec un taux de corruption estimé à 72 %, occupe une position centrale dans ce combat. « Les forces de l’ordre, en particulier la police, sont au cœur des efforts pour une gouvernance vertueuse et la moralisation de l’action publique », a souligné Seydina Oumar Diarra. Cet atelier a permis de rappeler aux policiers leur rôle dans la détection, la prévention et la lutte contre les pratiques corruptives.
Thème mobilisateur : Former l’intégrité de demain
En phase avec le thème national « S’unir avec la jeunesse contre la corruption – Former l’intégrité de demain », les débats ont insisté sur l’éducation et la sensibilisation des jeunes générations. L’objectif est clair : construire une culture d’éthique et de responsabilité dès maintenant pour garantir un avenir intègre.
Le soutien du PNUD : Une vision pour l’avenir
M. Yaya Ba, représentant du PNUD, a affirmé que l’objectif de l’atelier est de renforcer les capacités des forces de sécurité en matière de lutte contre la corruption tout en promouvant des pratiques transparentes et redevables. Il a rappelé que cette initiative s’inscrit dans la Stratégie nationale de lutte contre la corruption adoptée en décembre 2023, à travers la seconde phase du projet LUCCEI.
Selon lui, « des institutions solides et transparentes sont la base d’une société inclusive et durable ». Le PNUD reste engagé aux côtés du Mali pour moderniser les outils de gestion publique et restaurer la confiance des citoyens envers l’État.
Une initiative saluée par les participants
Une participante a souligné l’importance de cet atelier dans leur travail quotidien : « Cette formation nous renforce dans nos missions, que ce soit sur la voie publique ou dans les commissariats. Elle nous permettra également de mieux sensibiliser les usagers qui persistent dans les négociations illégales malgré la digitalisation des paiements. »
Vers une gouvernance transparente et exemplaire
L’atelier marque un pas décisif pour la refondation de l’État malien. Avec l’appui de l’OCLEI et de ses partenaires comme le PNUD, cette initiative contribue à l’émergence d’une gouvernance transparente, condition essentielle pour un développement durable.
En unissant les forces de sécurité, les jeunes et l’ensemble de la société, le Mali se dote des moyens nécessaires pour éradiquer la corruption et bâtir un avenir intègre et prospère.
Par Madou’s CAMARA info360.info