Commissariat à la Sécurité Alimentaire : Un suivi des recommandations sous le signe de progrès encourageants malgré des défis persistants
Dans son récent rapport, le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a dévoilé les résultats de la mission de vérification de suivi des recommandations issues de la vérification de performance de la gestion du Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA), couvrant les exercices 2023 et 2024. Cette mission visait à évaluer le niveau d’application des recommandations formulées et à apprécier les efforts correctifs engagés par l’administration actuelle du CSA.
Il est important de préciser que cette vérification de suivi ne concerne pas que la période de la gestion actuelle du Commissariat.
L’administration étant une continuité, elle traduit donc directement la capacité de la direction en place à répondre aux insuffisances relevées lors de la précédente mission de performance.
Un taux record de mise en œuvre des recommandations
Le rapport note que sur les 18 recommandations formulées initialement, 3 sont devenues non applicables. Sur les 15 restantes, 6 ont été entièrement mises en œuvre, 5 partiellement et 4 n’ont pas connu de début d’exécution. Ce qui aboutit à un taux de mise en œuvre global de 40 %.
Bien que ce taux soit jugé insuffisant pour atteindre une situation pleinement satisfaisante, il est à saluer puisqu’il constitue le meilleur taux de mise en œuvre enregistré depuis que le BVG effectue ce type d’exercice au niveau du CSA.
La mise en œuvre des recommandations nécessite parfois des délais variables. Si certaines peuvent être réalisées à court terme, d’autres, notamment celles exigeant des réformes institutionnelles ou l’actualisation des textes réglementaires, s’inscrivent dans le moyen ou long terme.
Les avancées notables
Parmi les actions entièrement réalisées figurent, il y’a l’accentuation du plaidoyer pour l’exécution d’actions de résilience au profit des populations vulnérables, la vulgarisation effective de la Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle, l’appropriation du Guide de sécurité alimentaire par l’ensemble des acteurs, la prise en compte de la situation des banques de céréales dans les passations de service entre maires entrants et sortants, la meilleure gestion administrative des congés des agents au sein du CSA.
Le virage stratégique du CSA salué
En matière d’optimisation de la sécurité alimentaire, il est à noter que le CSA a innové en abandonnant progressivement le modèle traditionnel des banques de céréales, désormais remplacé par le concept de fiabilité alimentaire, lancé en 2024. Celui-ci repose sur des ventes de produits alimentaires à prix social, accessibles à 50 % du prix du marché pour les ménages vulnérables des centres urbains ciblés.
Les recommandations encore en attente ou partiellement exécutées
Malgré ces efforts, certaines recommandations restent partiellement exécutées ou non mises en œuvre, telles que , l’amélioration du processus de distribution alimentaire gratuite, la séparation effective de la reconstitution du Stock National de Sécurité des conclusions du Plan National de Réponses, la prise de décisions formalisant l’organisation et le fonctionnement du CSA, l’allocation régulière de crédits budgétaires pour les stocks stratégiques et la réhabilitation des infrastructures de stockage.
Recommandations devenues non applicables
Trois recommandations ont été classées non applicables par la mission, notamment celles relatives à l’organisation des distributions avant la période de soudure, au financement du suivi des banques de céréales, ainsi qu’au recrutement du personnel de l’OPAM par appel à candidatures. Leur classement s’explique par l’évolution des stratégies ou la disparition des motifs initiaux.
Des efforts qui doivent s’inscrire dans la durée
Malgré un contexte exigeant et les contraintes budgétaires, la gestion actuelle du CSA affiche des signes d’amélioration. Le taux de 40 % de mise en œuvre, jamais atteint jusque-là, constitue une base encourageante pour poursuivre la consolidation des acquis. Cependant, la réalisation complète des recommandations, notamment celles requérant une actualisation législative et un engagement intersectoriel plus fort, demeure impérative pour garantir durablement la sécurité alimentaire au Mali.
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