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Procès de l’achat controversé de l’avion présidentiel et des armements : Témoignages accablants et tensions croissantes au tribunal lors du passage de Ousmane Bouaré et place aux plaidoiries le mercredi matin

Le procès tant attendu portant sur l’achat controversé de l’avion présidentiel et des équipements militaires a atteint son 11ème acte ce lundi 7 octobre 2024. Vers 10h30, la salle d’audience s’est remplie pour reprendre les auditions des témoins, dans une ambiance tendue et scrutée par l’opinion publique. L’un des témoins phares de cette audience, Ousmane Bouaré, dont le nom a largement circulé sur les réseaux sociaux, a apporté sa version des faits face à la cour.

Assistant de Amadou Kouma, représentant de la société GUOSTAR et membre de la commission de réception des équipements militaires, Ousmane Bouaré a affirmé avoir agi sous les directives de son supérieur. Interrogé par la défense sur d’éventuels liens familiaux avec Mme Bouaré Fily Sissoko, il a démenti toute parenté. « Je ne l’ai jamais connue, et c’est ici, aujourd’hui, qu’elle me voit pour la première fois », a-t-il insisté. Bouaré a également témoigné que tous les équipements avaient été livrés à 100 % et que des preuves en attestaient. Il a expliqué son rôle dans le retrait de chèques, notamment un montant de 900 millions de FCFA de la banque Atlantique, effectués au nom d’Amadou Kouma.

Le commissaire colonel-major Amadou Makan Sidibé, alors directeur des finances et du matériel du ministère de la Défense et des Anciens Combattants (MDAC) entre 2013 et 2014, a pris la parole à son tour. Sidibé a déclaré avoir reçu un protocole signé de 69 milliards FCFA, alors que le crédit disponible du ministère n’était que de 33 milliards. Selon lui, il avait mis en place le premier comité de réception des équipements, mais n’a pas pu donner plus de détails sur la suite de l’exécution du protocole après son départ.

La cour a également entendu le témoignage de Mamadou N. Traoré, militaire chargé du matériel à la direction des hydrocarbures. Il a confirmé que tous les équipements avaient été réceptionnés, notamment 281 véhicules, et que les formations nécessaires avaient été effectuées. Cependant, le ministère public a mis en doute la conformité des véhicules en posant des questions techniques sur la puissance des moteurs. Traoré a assuré que ces véhicules étaient fonctionnels depuis leur livraison en 2014, soulignant la qualité du matériel.

Le lieutenant-colonel Sidi Coulibaly, chef de la section stockage et entretien des véhicules, a apporté un témoignage similaire, confirmant la réception et l’inspection des 281 véhicules. Lorsque le procureur a insisté sur la question de la puissance des moteurs, Coulibaly a estimé qu’il serait risqué de divulguer des détails techniques, susceptibles d’exposer les équipements aux ennemis.

Le général Drabo, appelé à la barre, a assuré que les comptes rendus reçus confirmaient la conformité des caractéristiques des équipements. Néanmoins, le procureur a maintenu ses soupçons, affirmant que les spécifications pourraient ne pas correspondre à celles indiquées sur les bons de commande. Le président de la cour est intervenu, expliquant qu’il serait inapproprié de divulguer la puissance des véhicules en public.

Face à cette situation, le procureur a annoncé son retrait des débats, accusant la cour de partialité et se plaignant d’être empêché de mener ses questions à terme. En conclusion, l’audience a été suspendue et reportée à mercredi pour la phase des réquisitoires et plaidoiries.

Le procès avance dans une atmosphère lourde, où la vérité semble encore s’effilocher entre contradictions, tensions et suspicions. La suite s’annonce capitale pour établir la responsabilité des différents acteurs impliqués dans cette affaire d’État qui continue de passionner et de diviser l’opinion publique malienne.

Photographie d’illustration: Image de Ousmane Bouaré 

Info360.info

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