Rapports accablants du Vérificateur Général : Une refonte nécessaire pour la transparence des ambassades maliennes
Les récentes investigations du Bureau du Vérificateur Général (BVG) ont une nouvelle fois mis en évidence des irrégularités financières au sein de plusieurs ambassades du Mali à l’étranger, dont celle de Genève. Ces dysfonctionnements, souvent synonymes de mauvaise gouvernance et de malversations, ternissent l’image du pays et appellent à des réformes urgentes pour instaurer une gestion plus rigoureuse et transparente de nos représentations diplomatiques.
Des anomalies financières récurrentes
L’audit du BVG a révélé des détournements et des irrégularités financières majeures, notamment à l’ambassade du Mali à Genève. Entre 2012 et 2014, plus de 87 millions de FCFA ont été détournés, impliquant l’ambassadeur de l’époque et l’agent comptable. Ces fonds disparaissent à travers des écarts inexpliqués entre les recettes perçues et les montants déposés en banque, ainsi que des avances non justifiées accordées à l’ambassadeur.
Plus récemment, l’enquête couvrant la période 2021-2024 a mis en évidence des irrégularités financières dépassant 312 millions de FCFA. Celles-ci concernent notamment des avantages indus accordés au personnel, des dépenses non justifiées et des déficits de caisse non expliqués. Ces pratiques compromettent la mission diplomatique et affectent la crédibilité du Mali sur la scène internationale.
Un sursaut indispensable pour redresser la gouvernance diplomatique
Face à ces constats alarmants, une refonte des mécanismes de gestion et de contrôle des finances des ambassades s’impose. Plusieurs mesures peuvent être mises en œuvre pour assainir la situation entre autres le renforcement des contrôles internes, l’adoption de manuels de procédures stricts et leur application rigoureuse garantiront une meilleure traçabilité des fonds publics, la tenue régulière et exhaustive des livres comptables doit devenir une priorité.
La formation et la sensibilisation du personnel diplomatique devraient être opportunes car la gestion financière et administrative des ambassades nécessite des compétences spécifiques. Des sessions de formation ciblées permettront de réduire les erreurs et d’améliorer les pratiques de gestion. Pour la nomination de diplomates de carrière compétents, il faudrait attribuer les postes d’ambassadeurs et d’agents comptables à des professionnels expérimentés. Cela constitue un gage de sérieux et de rigueur dans la gestion des finances publiques. Initier des
audits réguliers et inopinés par l’instauration de contrôles périodiques et surprises. Ce qui freinera les pratiques frauduleuses et encouragera une gestion plus responsable des ressources allouées. En fin des sanctions dissuasives et judiciaires car l’impunité favorise la récidive. Des sanctions strictes doivent être appliquées aux responsables reconnus coupables de détournements ou de mauvaise gestion.
Un signal fort pour l’image du Mali
L’assainissement des finances publiques dans les ambassades maliennes est une nécessité absolue pour restaurer la confiance des partenaires internationaux et améliorer la crédibilité du pays. Les recommandations du BVG doivent être suivies d’effets concrets afin de garantir une diplomatie efficace et respectée. Seule une volonté politique forte, associée à des actions rigoureuses, pourra inverser cette tendance et assurer une gestion saine et transparente de nos représentations diplomatiques.
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