Mettre fin au mariage forcé : Une urgence sociale et morale

Le mariage est une institution essentielle dans nos sociétés, un engagement mutuel basé sur l’amour, le respect et le consentement.

Pourtant, dans de nombreux milieux au Mali surtout des familles musulmanes, le mariage forcé persiste, enfermant des milliers de jeunes, principalement des filles, dans des unions qu’elles n’ont pas choisies.

Il n’est pas rare d’entendre très souvent que la nouvelle mariée a dit non face au Maire , ou la nouvelle mariée s’est échappée avec son homme qu’elle aime, ou bien la nouvelle fiancée est partie avec son ami d’enfance qui est différent de son cousin qu’on lui a donné par la force et qu’elle n’aime pas , où tout simplement telle fille a disparu à la veille de son mariage ou de ses fiançailles avec son cousin.

Le mariage forcé, souvent justifié par des traditions culturelles ou des interprétations erronées des textes religieux, est une violation des droits fondamentaux de l’individu.

L’Islam et le Christianisme, les deux principales confessions en Afrique, rejettent clairement le mariage sans consentement. Le Coran rappelle dans le verset 4:19 : « O vous qui croyez ! Il ne vous est pas permis d’hériter des femmes contre leur gré. » Ce verset est un rappel puissant que toute union imposée est contraire aux principes islamiques.

De même, le Christianisme insiste sur l’amour et le respect mutuel, comme en témoigne Éphésiens 5:25 : « Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église. » Ces textes sacrés appellent à une union volontaire et harmonieuse, et non à la contrainte et à la souffrance.

Des conséquences désastreuses sur les victimes

Les mariages forcés ont des répercussions graves et durables à savoir priver une personne du droit de choisir son conjoint, c’est la déposséder de son libre arbitre. Les jeunes filles forcées au mariage souffrent souvent de dépression, de stress post-traumatique et de violences conjugales. Les grossesses précoces, courantes dans ces unions, mettent également leur vie en danger. Une fille mariée trop tôt est souvent contrainte d’abandonner l’école, la privant d’une chance d’émancipation économique et sociale.

Ces mariages renforcent la domination masculine et perpétuent des inégalités de genre.

Comment éradiquer cette pratique ?

La lutte contre le mariage forcé passe par des actions concrètes. Il est donc essentiel d’informer les jeunes et leurs familles sur les dangers et les alternatives possibles. Mettre à contribution des leaders religieux et communautaires. Ceux-ci doivent être des alliés pour déconstruire les fausses croyances et promouvoir le consentement mutuel.

Renforcement des lois

Les États doivent appliquer des sanctions contre ceux qui imposent ces mariages et protéger les victimes. Des centres d’accueil et des dispositifs d’aide doivent être mis en place pour offrir une issue aux personnes concernées.

Le mariage forcé est une pratique qui peut être éradiquée si nous nous engageons tous à défendre la liberté, la dignité et l’épanouissement des jeunes filles. L’avenir de nos sociétés dépend de la place que nous donnons au respect et au choix dans l’union matrimoniale. Il est temps de dire non au mariage forcé et oui au mariage consenti, dans le respect des valeurs humaines et spirituelles.

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