Gestion de la transition : le  chronogramme proposé est réaliste

Initialement programmée pour 18 mois , la transition politique encours au Mali sera bientôt prorogée. Loin d’une volonté des autorités, elle est une des recommandations à « caractère exécutoire » faites par les maliens lors des différentes  étapes des assises nationales de la refondation.

Révision constitutionnelle pour décembre 2023, élections territoriales en juin 2024, couplage des législatives et sénatoriales en 2025 et enfin le scrutin présidentiel pour janvier 2026.Tel est le projet de prorogation de la transition dont le Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a déposé sur la table de l’organisation ouest-africaine, CEDEAO qui doit tenir le dimanche 09 janvier 2022 un sommet extraordinaire sur le Mali .

Traitons la plaie à la source

Outre l’aspect sécuritaire qui reste alarmant,  le Mali vit une instabilité institutionnelle et politique sans précédant entravant l’évolution de son processus démocratique. Sur les vingt et quatre candidats retenus par la cour constitutionnelle lors des consultations électorales présidentielles de 2018, dix-huit ont rejeté les résultats du 1er tour et le second tour a fait l’objet d’un  long étirement entre l’ancien Président Ibrahim Bouabacar Keita et son principal challenger de l’époque feu Soumaila Cissé. Une situation due au dysfonctionnement du système électoral selon les rapports finals de la plupart des missions d’observation dont celui de l’union européenne.

Eu égard à ce constat, la CEDEAO doit ,lors de la rencontre de dimanche prochain, se porter en auxiliaire aux autorités de la transition afin d’établir des préalables sine qua-non pour garantir la tenue des élections qui ne seront plus source d’autres contestations. Cela à travers l’assainissement du fichier électoral, des  réformes politiques et institutionnelles  ,la création et la mise en place et opérationnalisation de l’agence Indépendante de Gestion des élections ,le retour de l’Administration et des services sociaux de base , des Réfugiés et des Déplacés internes ,la mise en œuvre consensuelle de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et également le parachèvement de la réorganisation Territoriale.

La précipitation dans l’organisation des élections comme souhaitée par la CEDEAO et une partie de la classe politique malienne se sera qu’un déplacement des griefs dans l’avenir. Une démarche de laquelle la piste d’autres contestations n’est pas à écarter et qui peuvent se sanctionner par une autre probable intervention de l’armée.

Par Seydou Konaté/info360.info

 

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