Accès à l’éducation 2021-2022 , un défi prioritaire à relèver au Mali

Le constat sur le système éducatif du Mali dix ans après le début de la crise multidimensionnelle , est un sentiment de regret et désespoir . La rentrée scolaire officielle 2021 – 2022 est fixée par les autorités gouvernementales au 1er novembre prochain, et elle s’approche à grand pas avec toutes les incertitudes pour sa réussite en fin juin 2022, si rien n’est fait maintenant avec tous les acteurs du secteur de l’éducation.
Pour cause ,la crise persiste toujours entre les syndicats des enseignants et le gouvernement malien concernant le fameux article 39 qui constitue actuellement le gaz carbonique qui asphyxie l’avenir de nombreux enfants. Cette crise est  aggravée avec un climat socio-politique délétère entre les protagonistes politiques.
Tous ces facteurs limitant de la réussite du système éducatif du Mali, n’ont pas permis aux acteurs de l’école d’assurer un enseignement de qualité surtout pour les enfants restés dans les régions nord et centre du pays. Cette situation selon de nombreux experts, témoins, et acteurs n’a pas encore contribué, à la mise en œuvre des réformes relatives à l’amélioration de la qualité et au renforcement de la gestion décentralisée de l’éducation de base.
Le Mali s’est engagé à relever les défis nationaux, notamment par rapport à l’agenda 2030 de l’Education et l’agenda 2063 de l’Union Africaine afin d’atteindre une éducation de qualité.  En 2018, le rapport général de la table ronde sur l’éducation, et celui du Programme décennal de développement de l’éducation et de la formation professionnelle deuxième génération -Prodec2-2019-2028, la problématique de l’Accès et de l’Équité requiert d’être étendue, dans une vision élargie, à des critères de qualité tels que l’identification et l’analyse.
Le rapport 2018 du Conseil économique, social et culturel, indique que le système éducatif du Mali , est caractérisé par le niveau faible des enfants, les inégalités de sexe dans l’enseignement, la faible scolarisation des filles et leur maintien dans le système scolaire ; l’insuffisance d’infrastructures des établissements  scolaires et de cantines scolaires; le nombre élevé des déperditions scolaires dans les écoles , la faible synergie d’actions entre les acteurs de l’éducation non formelle, la faible implication des maires dans la mise en œuvre du programme d’alphabétisation et de gestion des comités scolaires ;l’inadéquation formation-emploi; les difficultés dans le fonctionnement des écoles communautaires; la faible implication des associations de parents d’élève, société civile, dans l’éducation et dans la gestion des crises.
Les défis prioritaires  à relever sont donc nombreux et ont pour nom, la relance de l’école dans les zones du nord et du centre du pays, où en référence aux chiffres officiels de  2018, plus de 10,85 % des écoles ont été fermées dans ces localités , suite à la crise. En termes de taux de fermeture, les régions de Kidal, Ménaka et Gao sont les plus affectées. Mopti totaliserait à l’époque, le plus 226 écoles fermées, soit plus de 50 % du nombre total des écoles fermées. D’autres facteurs non moins importants sont , la prise en compte des effectifs exclus et non scolarisés, et leur intégration au système éducatif, la question d’équité dans l’accès à l’éducation dans toutes ses dimensions ; la disponibilité et l’accès aux cantines scolaires.
Le rapport 2019 de l’agence Unicef au Mali, renseigne qu’au moins 500 établissements  scolaires sont fermés dans le centre du pays, et   le rapport Octobre 2020 de cluster éducation, de préciser que  sur 9141 écoles au moins 1230 écoles sont  fermées au Mali. Le  Gouvernement de la République du Mali, qui s’est inscrit dans une politique éducative inclusive, en prenant des engagements nationaux et internationaux par rapport au droit à l’accès équitable à une éducation pour tous les enfants du pays, doit tout mettre en œuvre pour la réussite de l’année scolaire 2021-2022,  avec une stratégie inclusive et participative pour palier entre autres facteurs discriminants parmi lesquels le sexe; également les conditions sociales de vie, la localisation géographique, les handicaps et déficiences diverses.
Force doit donc rester à notre acte fondamental qui est la Constitution de 1992, et qui dispose, en son article18 « l’école est laïque, gratuite et obligatoire ». Avec une telle disposition et la structure du système éducatif qui comprend différents niveaux et types d’éducation, on serait tenté de penser qu’aucun enfant dans un tel contexte ne devrait être laissé en marge de l’éducation. Et ,mieux encore, le Mali s’est doté à partir de 1998 d’un Programme décennal de développement de l’éducation -PRODEC-; le PRODEC2 , 2019-2028;  le cadre stratégique pour la relance
économique et le développement durable -CREDD- qui établit le développement des compétences
comme une priorité stratégique et un enjeu national pour l’essor économique et social.
Les enfants maliens  finiront-ils normalement , pour une fois,  leur  apprentissage scolaire pour  2021-2022 ?
Les partenaires techniques et financiers du Mali, principalement, les Agences du Système des Nations Unies, principaux partenaires du gouvernement malien pour le mieux être des populations, doivent s’investir efficacement et urgemment à travers leurs appuis et  accompagnements constants, tout en tenant compte du contexte malien actuel de crise multidimensionnelle, aggravé par la pandémie COVID-19 , afin de sortir rapidement le Mali de cette grise , pour son développement durable.
M12C

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