Abdoulaye Diop, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale : Le Mali demande qu’on respecte sa souveraineté…
ORTM : Monsieur le Ministre quelle appréciation faites-vous des décisions du dernier Sommet de la CEDEAO ?
Abdoulaye DIOP : « Nous sommes soulagés, parce que de tout temps, la préoccupation du Président de la Transition, du Premier ministre et de l’ensemble du Gouvernement, était d’œuvrer à éviter que des sanctions supplémentaires puissent être posées contre le Mali, et éviter toutes sanctions pouvant affecter les populations maliennes qui ont déjà tant souffert. Nous pensons que les efforts entrepris pour expliquer à nos partenaires de la CEDEAO la difficulté dans laquelle nous nous trouvons, mais aussi, la nécessité d’écouter davantage les Maliens, de leur permettre d’être parties prenantes de toute solution, de notre point de vue, ce message a été entendu. Le fait que ces mesures aient été différées pour permettre aux Maliens d’aller dans les Assises et de revenir à la Communauté régionale avec un chronogramme constitue un pas important. Il est vrai que la date du 27 février qui est réitérée dans le communiqué de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, de notre point de vue, elle n’est pas nouvelle. C’est une position de principe de l’Organisation. Mais, à mon avis, il faut dépasser cela. L’objectif, aujourd’hui, c’est de pouvoir travailler à un calendrier alternatif. Le Gouvernement du Mali, par la voix de Son Excellence le Président de la Transition, avait déjà indiqué la difficulté pour le Mali de tenir cette date à cause de contraintes objectives et surtout d’événements inattendus qui ont impacté le processus de Transition, mais aussi, par rapport à la situation sécuritaire qui ne permet pas la tenue des élections. Nous allons continuer à expliquer. Ce que le Mali a toujours demandé, c’est qu’il y ait une approche plus holistique de l’examen de la question du Mali ».
Après vos multiples rencontres avec les partenaires extérieurs, vous avez donc aujourd’hui, le sentiment d’être compris notamment par les dirigeants de la CEDEAO ?
« Oui, il y a des pas. Nous devons faire chacun le pas de comprendre. J’imagine que beaucoup d’entre eux sont inquiets par rapport à ce qui se passe au Mali avec des risques de contagion, si on peut appeler ça comme ça. Nous devons tous continuer à travailler ensemble pour améliorer ce dialogue. L’objectif, c’est de rechercher des solutions. Lors de la dernière tournée que nous avions effectuée sur instruction du Président de la Transition, le Colonel Assimi GOITA, qui est le Chef de la Politique extérieure, il m’a demandé d’entreprendre un certain nombre de démarches, d’explication au niveau de ses frères de la région. Je m’étais rendu à Abuja au Nigéria, au Ghana, à Abidjan. Mais avant cela, nous avons visité beaucoup d’autres pays.