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Exacerbation de l’insalubrité généralisée : Bamako est passé de 100.000 habitants en 1960 à 3.529.300 habitants en 2020

Bamako, s’étend d’ouest en est sur 22 km et du nord au sud sur 12 km, pour une superficie de 267 km2. Le district de Bamako compte une forêt classée, celle de Koulouba qui s’étend sur une superficie de 2 010 ha15. Bamako, recoit annuellement 878 millimètres de pluie.

De nos jours, la capitale malienne est devenue un carrefour de toutes les régions administratives du Mali et de l’Afrique de l’Ouest et accueille une population variée, issues des pays limitrophes du Mali. La densité normale de la population au kilomètre carré qui est de 500 habitants est dépassée de loin.

Dr Alassane DIARRA, Expert Fondation Santé Environnement était l’invité à l’émission radiophonique »Sous le Drapeau  » du 15 décembre dernier sur la Radio Couleurs Média 99.3 Mhz. D’après Dr Diarra au cours de cette émission, Bamako fait partie des villes qui ont la croissance la plus rapide au monde et zones urbaines de 2006 à 2020.

Il a evoqué une évolution démographique du district de Bamako de 1960 ( 100.000 habitants) à 2020 (3.529.300 habitants). Il a expliqué au cours de l’émission qu’entre 1998 et 2009, la population de Bamako a été multipliée par près de 1,8 soit un taux annuel d’accroissement moyen de 4,8 %. L’aire urbaine de Bamako compte 2.009.109 habitants en 2009. Il a estimé que la population de Bamako pourrait atteindre 4millions habitants en 2022 après le Recensement général de l’habitat et de la population.

Dans le domaine environnemental. Notre invité a également évoqué que l’accroissement démographique incontrôlé de Bamako continue d’attirer une population rurale en quête de travail et accroissement entraîne des difficultés importantes en termes de circulation, d’hygiène (accès à l’eau potable, assainissement) et de pollution.

La population utilisant un assainissement géré en toute sécurité en milieu urbain est passé en 2010 de 8,3% à 9,6 % en 2021 et de 15,4% en 2010 à 28 % en 2021 en milieu rural selon Environment and infrastructure indicators : http://data.un.org/en/iso/ml.html

Sur le plan de la vulnérabilité urbaine, Dr Diarra s’est basé sur une analyse qui date de juin 2011. »Sans la réalisation d’une enquête spécifique et approfondie, il est difficile de donner des indications précises sur la vulnérabilité urbaine de Bamako ». déclaré Dr Diarra.

Dr Alassane DIARRA  de la Fondation « Santé Environnement et Climat » en répondant à l’invitation de la Radio Couleurs Média 99.3 Mhz, sur l’émission  » SOUS LE DRAPEAU », est parti d’un faisceau de constats personnels également pour expliquer le fait démographique actuellement.

D’après lui-même, le Mali connaît une croissance démographique de 3,3% à 3,6%. « La croissance urbaine de la ville de Bamako estimée à 4,45%, la place au 6ème rang mondial, après Pékin et 4 autres villes asiatiques et au 1er rang africain devant Lagos (4,44% de croissance » http://www.citymayors.com/statistics/urban_growth1.html).

Selon le document produit par le District de Bamako, ce chiffre monte à 4,8%, a-t-il expliqué. Pour nous dire le pourquoi de cette problématique, Dr Diarra a évoqué le déficit en équipement rural. D’après lui-même, le déficit en équipement rural favorise la réticence des populations rurales à retourner dans leurs villages notamment, l’enclavement des zones de production, la faiblesse des moyens modernes de production.

Pour expliquer encore en détail la démographique vertigineuse au niveau de la capitale, Dr Diarra a expliqué le cas des refugiés écologiques « La réaction des populations face à la dégradation des ressources naturelles,à la désertification et à la problématique foncière.

Les bras valides utiles pour la production agricole viennent grossir le rang des populations les plus vulnérables dans la périphérie des grandes agglomérations », dit-il. En ce qui concerne l’affluence démographique en provenance des pays voisins instables. »La consolidation de la stabilité politique du Mali jusqu’en 2010 a valu à la ville de Bamako d’être une destination prisée des populations de la sous-région (Guinée, du Libéria, de la Sierra Léone et plus récemment de la Côte d’Ivoire) en quête de sécurité ».

Le constat aujourd’hui, est qu’avec la crise multidimensionnelle que traverse le Mali, le niveau très élevé de la vulnérabilité des populations déplacées internes agglutinées dans les quartiers périphériques de la ville de Bamako continue de s’accentuer face à  une augmentation vertigineuse des prix des denrées de première nécessité. Aussi, la pression démographique consécutive à la guerre qui nous est imposée n’est pas sans conséquence sur l’exacerbation de l’insalubrité généralisée de l’agglomération de Bamako.

Espérons que la décision de l’état central du Mali de confier la salubrité de Bamako à la voirie du district en plus de la construction de sites de décharges finales soit une solution définitive pour donner à Bamako son image de ville coquette d’antan.

Madou’s Camara, RCM

 

 

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