Appel public à l’épargne : Une partie des 100 milliards de FCFA mobilisés par L’Etat à travers l’emprunt obligataire » État du Mali 6,50% 2023-2030 » sera-t-elle utilisée pour se désengager de la dette intérieure?
La bonne nouvelle est tombée le 28 août 2023, à la faveur du communiqué de presse du Ministre de l’économie et des finances informant le public de la clôture de l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne « État du Mali 6,50 % 2023-2030.
« L’opération a été réalisée par la SGI Mali, arrangeur et chef de file du syndicat de placement avec comme co-chef de file ma SGI Togo » ,précise le communiqué de presse.
« Cette opération a permis au trésor public national de mobiliser cent milliards FCFA (100 milliards) soit un taux de souscription de 100%. La maturité du montant est de 7ans », a indiqué le communiqué de presse.
L’emprunt obligataire lancé le 3 juillet 2023 et clôturé le 28 juillet 2023 apporte donc au trésor public national le montant de 100 milliards FCFA. Un espoir qui devrait permettre de relancer l’activité économique au pays. Dans le contexte actuel où la dette intérieure est très importante et dans un environnement hostile, le gouvernement de transition avec un tel exploit pourrait utiliser une partie de ce fonds pour réduire cette dette intérieure. Aujourd’hui, il est très clair que les capacités d’actions du secteur privée et des banques sont un peu reduites. Le Mali est un pays où beaucoup d’opérateurs économiques fonctionnent avec le marché public. En effet, le non paiement de l’Etat constitue un enfreint au bon fonctionnement de leurs activités. Car, c’est auprès des banques que ces derniers s’endettent pour financer les marchés.
Donc quand l’Etat ne paye pas les marchés publics,non seulement les opérations sont bloquées mais les banques également ont un problème de liquidité, les opérateurs économiques auront des difficultés de remboursement. Les portefeuilles des crédits des banques aussi se dégradent.
Dans ce contexte, nous attendons à ce que l’Etat utilise une partie de ces fonds pour se désengager de la dette intérieure. Cela va permettre de relancer l’activité économique au pays. Le reste de ce marché public pourrait servir à d’autres investissements notamment les projets inscrits dans le budget de l’Etat. Il y a un programme d’investissement qui est arrêté dans le budget chaque année. Il y a des investissements qui sont proposés sur l’année, et d’autres sont proposés sur plusieurs années mais avec des tranches annuelles. Ces émissions d’obligation servent à financer la réalisation de ces investissements là ou plus simplement les projets structurants de développement économique et social du Mali.
Pour rappel, il y a deux types d’emprunts. Des emprunts qui se font sur le marché monétaire de l’UMOA avec l’agence UMOA-Titres. Ce sont des émissions de bons de trésors à court terme ou d’obligation à moyen ou long terme . Il y a également les appels publics à l’épargne. C’est ce qui nous concerne ici dans le cas de la mobilisation des 100 milliards FCFA. Ils sont gérés par la SGI ( Société de Gestion et d’intermédiation) qui se font sur le marché Financier de l’UMOA. En général c’est pour des montants plus élevés destinés aux projets structurants, la durée de l’opération est générale plus longue. Ces fonds vont dans le budget de l’Etat. Ils sont normalement orientés dans la réalisation des infrastructures, la production de l’électricité, la construction des routes, les constructions d’usines….
Dans un contexte où l’environnement est hostile et que l’Etat arrive à lever un fonds important sur les marchés publics cela est un exploit deuxième du genre. Cela prouve également que le syndicat de placement et l’ensemble des investisseurs nationaux et regionaux ont confiance au Mali. Nous devons tous les remercier et nous réjouir de leurs accompagnements pour continuer à financer le développement économique et au social du Mali.
Madou’s CAMARA info360.info