L’avenir du Mali se joue par l’éducation scientifique des filles : Célébration de la 13e Journée Internationale de la Fille (JIFi) au Mali
Le 12 octobre 2024, le Mali a célébré avec éclat la 13e Journée Internationale de la Fille (JIFi) dans la salle de conférence du Lycée Ba Aminata Diallo. Cette édition, placée sous le thème national « L’accompagnement des filles dans les filières scientifiques : la refondation à travers l’éducation », reflète l’engagement des autorités pour une éducation inclusive et scientifique. L’objectif central est de promouvoir l’éducation des filles dans les filières Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (STIM), pilier essentiel du développement futur du pays.
Un plaidoyer fort pour l’éducation scientifique des filles
Lors de son discours inaugural, Dr Coulibaly Mariam Maïga, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, a souligné l’importance d’encourager les jeunes filles à choisir les filières scientifiques. Elle a mis en lumière que l’éducation scientifique est un levier pour l’autonomisation des filles et le développement durable du Mali. Toutefois, les statistiques restent préoccupantes :
En 2023, 8,21 % seulement des filles inscrites au secondaire étaient orientées vers les séries scientifiques.
Dans l’enseignement supérieur, 15,81 % des étudiantes suivent des filières STIM, contre 21,60 % pour les garçons.
Dr Maïga a insisté sur le rôle indispensable du soutien parental et scolaire : « Les mentalités doivent évoluer pour atteindre l’égalité des sexes et réaliser les Objectifs de Développement Durable (ODD). »
L’événement a été rythmé par une conférence intergénérationnelle, en collaboration avec l’Association des Femmes Ingénieurs du Mali (AFIM). Ingénieures et élèves ont débattu autour de la place des filles dans les carrières scientifiques. Ce dialogue a permis de dégager plusieurs pistes :Briser les stéréotypes liant les sciences aux hommes, identifier les obstacles qui freinent l’accès des filles aux STIM et proposer des solutions concrètes, encourager les jeunes filles à poursuivre leurs ambitions dans ces domaines.
Parmi les témoignages inspirants, Mme Traoré Seynabou Diop, ancienne ministre des Infrastructures et présidente du Conseil d’administration de l’AGEROUTE, a partagé son expérience : « Ma mère et mes professeurs ont joué un rôle crucial dans mon choix de carrière scientifique. C’est grâce à leur soutien que j’ai persévéré malgré les défis. ».De son côté, Mme Sogoba Jacqueline Konaté, directrice générale du Centre d’Intelligence Artificielle et de Robotique Technique (CIART), a encouragé les filles à imaginer un Mali tourné vers la robotique :« La science n’est ni sorcière ni difficile, même pour les filles. Le Mali de demain sera façonné par celles qui osent rêver et persévérer. »
Mobilisation accrue et impacts immédiats
Les échanges ont eu un effet immédiat. Avant la conférence, 10 filles seulement envisageaient de poursuivre une carrière scientifique. À la fin de la journée, ce nombre est passé à 30. Des témoignages poignants ont été partagés par Dr Togora Hawa Coulibaly, experte en didactique des mathématiques, ainsi que par des étudiantes évoquant leurs parcours.
L’événement a réuni de nombreux acteurs, dont des partenaires techniques et financiers, ainsi que des établissements d’élite tels que le Lycée Notre Dame du Niger et le CIART. Le ministère de l’Éducation nationale a réaffirmé son engagement à renforcer l’accès des filles aux STIM, en levant les barrières socio-culturelles.
Pour un Mali refondé par la science
Slogan de la journée :
« Vive la Journée Internationale de la Fille, pour une adhésion accrue des filles aux filières scientifiques au Mali ! »
Dans un message fort, Dr Coulibaly Mariam Maïga a exhorté parents, enseignants et décideurs à promouvoir l’éducation scientifique :Encourager l’autonomisation des filles à travers les sciences, sensibiliser sur l’égalité des chances, car l’avenir du Mali repose sur une croissance inclusive.
Un parent d’élève a exprimé une vision ambitieuse :« Dans 10 ou 20 ans, nous espérons voir des jeunes filles maliennes développer une fusée nucléaire ou créer un appareil de dialyse innovant au Mali. »
Investir dans l’éducation scientifique : une priorité pour un Mali prospère
Cette 13e édition de la JIFi marque un tournant décisif dans l’engagement collectif en faveur des filles. Elle rappelle qu’une société inclusive et prospère ne peut se construire qu’avec une participation active des filles dans les domaines scientifiques. L’ambition d’un Mali innovant et compétitif est possible, mais elle nécessite la contribution de tous les acteurs sociaux.
L’avenir du Mali dépend de jeunes filles autonomes, audacieuses et bien formées. Il est temps de lever toutes les barrières, car l’éducation scientifique n’est pas une option, mais une nécessité pour le développement durable du pays.
Madou’s CAMARA
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