Tensions foncières entre Diambougou et N’Tjibala : Un site d’orpaillage au cœur d’un conflit de propriété à Niena, région de Sikasso
Les autorités maliennes sont alertées sur un différend foncier complexe opposant les villages de Diambougou et N’Tjibala, situés dans la commune rurale de Niena, région de Sikasso. Le litige porte sur un champ d’anacardes appartenant à la famille Diallo de Diambougou, illégalement transformé en site d’orpaillage par des habitants de N’Tjibala, sans aucune autorisation légale.
Le 3 septembre 2024, un procès-verbal de constat a été établi par Maître Ibrahim Berthé, huissier de justice, confirmant l’occupation illicite. Cette situation nourrit une escalade des tensions sociales entre les deux villages, mettant en péril la stabilité locale.
La famille Diallo exploite cette plantation depuis 27 ans, cultivant principalement des manguiers et des anacardiers sur un terrain situé à 0,55 km de Diambougou. Cependant, en janvier 2014, des habitants de N’Tjibala, situé à 5 km, ont envahi le site et détruit une partie de la plantation pour mener des activités d’orpaillage artisanal.
Cette occupation illégale s’est produite en dépit d’une décision municipale de mars 2013 (Décision N°2023-001 CRN-CS), suspendant toute activité sur le site. Moussa Diallo, représentant de la famille, a sollicité l’intervention du ministère de tutelle afin de faire constater les faits et obtenir réparation.
Lors de sa visite sur le site, Maître Ibrahim Berthé était accompagné du chef de village de Diambougou, de ses conseillers, ainsi que de Moussa Diallo. Le constat a confirmé la transformation de la plantation en site d’orpaillage et la destruction des arbres plantés par la famille Diallo.
Le chef de village de Diambougou a affirmé que la famille Diallo possède ce terrain depuis 1997, soulignant que les arbres avaient été plantés par leur père. Le chef du village voisin de Dougoukolobougou, Issa Diallo, a également témoigné en faveur de la famille, exigeant que M. Diarra, responsable d’un hameau de culture à N’Tjibala, cesse ses provocations.
Cependant, M. Diarra a refusé de suspendre les activités d’orpaillage, malgré les notifications officielles et les appels à l’apaisement du sous-préfet. Soumaila Diarra, suspecté d’être à l’origine du conflit, demeure introuvable pour être entendu dans le cadre de l’enquête.
Ce litige qui porte sur quatre champs révèle la complexité des conflits fonciers en milieu rural, où se croisent des intérêts économiques et l’exploitation informelle des ressources naturelles. Le non-respect des décisions administratives fragilise la cohésion sociale et menace la paix locale.
L’escalade entre Diambougou et N’Tjibala souligne l’urgence d’une intervention rapide des autorités afin d’appliquer les décisions légales. Ce cas illustre également la nécessité de renforcer la gouvernance foncière et de réguler l’orpaillage informel pour éviter de futures violences communautaires.
Malgré la gravité des faits, le juge en charge du dossier a déjà émis une ordonnance de non-lieu partielle. Cependant, une audience décisive est prévue à Bougouni le 7 novembre 2024.
L’issue de ce procès pourrait marquer un tournant dans la gestion des conflits fonciers dans la région et servir de référence pour d’autres litiges similaires à travers le pays.
Ce conflit montre l’importance d’une gouvernance foncière plus rigoureuse et d’un encadrement strict des activités d’orpaillage, afin de préserver la paix sociale et d’éviter la répétition de telles crises dans d’autres localités du Mali.
Correspondance particulière