Redéfinition des Priorités de Coopération : Vers un Modèle d’appropriation Gagnant-Gagnant

Le 22 octobre dernier, Son Excellence M. Abdoulaye Diop, ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale du Mali, a tenu un séminaire diplomatique d’envergure à Bamako. Cet événement, organisé en présence de nombreux diplomates et partenaires techniques en poste au Mali, visait à explorer les défis et opportunités propres à la région sahélienne. À travers des déclarations fortes, le ministre a exposé une vision ambitieuse : la redéfinition des priorités de coopération vers un modèle fondé sur l’appropriation nationale et les principes de partenariat équilibré.

Un nouveau cap pour la diplomatie avec une Coopération basée sur l’autodétermination

Dans le contexte actuel de transition politique et institutionnelle, le Mali aspire à rompre avec les schémas de dépendance à l’aide extérieure qui, par le passé, ont limité son autonomie. En réorientant ses partenariats, le gouvernement malien ambitionne de passer d’un modèle d’assistance à un modèle d’autodétermination, où il définit lui-même ses priorités de développement en fonction des besoins et aspirations locales. Cette approche, en cohérence avec les orientations de la nouvelle Constitution, vise à garantir que les projets mis en œuvre dans le pays soient véritablement porteurs de progrès pour les Maliens.

« Les initiatives doivent être conçues par nous et pour nous », a martelé Abdoulaye Diop, soulignant que la coopération internationale doit désormais reposer sur le respect mutuel et une logique de bénéfice partagé. Ce modèle dit « gagnant-gagnant » suppose que chaque partie trouve un intérêt légitime dans les relations bilatérales, tout en respectant la souveraineté du Mali et les attentes de sa population.

Le Rôle Fondamental du Peuple Malien

L’implication du peuple malien dans cette dynamique est essentielle. Pour réussir cette transition vers une coopération équilibrée, les citoyens doivent jouer un rôle actif à plusieurs niveaux :

1. Renforcement des autorités publiques : Les Maliens sont appelés à soutenir les réformes gouvernementales visant à renforcer l’État. Leur engagement dans le processus démocratique et leur adhésion aux orientations nationales sont indispensables pour crédibiliser le dialogue avec les partenaires internationaux.

2. Participation citoyenne aux projets de développement : Les communautés locales doivent s’impliquer pleinement dans la définition, la mise en œuvre et le suivi des projets, garantissant ainsi que les initiatives répondent réellement aux priorités locales.

3. Promotion d’un patriotisme économique : Consommer et promouvoir les produits locaux contribuera à l’indépendance économique du pays. Cela renforcera les industries locales, réduira la dépendance aux importations et rendra les partenariats commerciaux plus profitables.

4. Veille citoyenne sur la gestion des partenariats : Une vigilance citoyenne s’impose pour s’assurer que les accords internationaux respectent les intérêts nationaux. Le contrôle social renforcera la transparence et la bonne gouvernance, créant ainsi un environnement favorable à des partenariats équitables.

Une Diplomatie au service de la Souveraineté

Le repositionnement diplomatique prôné par le Mali n’est pas une rupture avec les partenaires étrangers mais une réinvention des relations. Il s’agit de bâtir des alliances basées sur l’équité, la transparence et le respect mutuel. Le modèle d’appropriation revendiqué place le Mali en acteur central de son développement, tout en ouvrant la voie à une coopération où chaque partenaire en sort gagnant.

Cette ambition ne pourra se concrétiser sans l’adhésion totale du peuple malien, dont le soutien est crucial pour donner du poids aux initiatives des autorités. Ensemble, l’État et les citoyens doivent bâtir un Mali souverain, capable de s’affirmer sur la scène internationale avec dignité et pragmatisme. Le défi est immense, mais l’opportunité de redéfinir l’avenir est à portée de main.

Madou’s CAMARA – info360.info