Corruption et détournements : Un appel urgent à la responsabilité des cadres publics pour sauver les fonds de la Nation
Une vérification financière minutieuse de la Direction des Finances et du Matériel (DFM) du Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme (MACIHT) met en lumière des irrégularités préoccupantes dans la gestion des fonds publics entre 2020 et 2024. En parallèle, un suivi des recommandations de l’ANASER révèle des avancées mais pointe aussi les failles persistantes. Le constat est clair : sans une prise de responsabilité accrue des cadres, les efforts de lutte contre la délinquance financière risquent de s’essouffler.
Les audits des comptes publics jouent un rôle fondamental dans la prévention de la corruption, du détournement de fonds et de l’enrichissement illicite, des fléaux qui affaiblissent l’économie et sapent la confiance du public. Récemment, une vérification financière de la gestion de la DFM du MACIHT a révélé des irrégularités préoccupantes, tant sur le plan administratif que financier, montrant l’urgence d’une réforme rigoureuse et d’une responsabilisation des cadres dans l’administration publique.
Irrégularités administratives,entre anquements et défaillances
La mission de vérification a constaté plusieurs écarts importants au sein de la DFM, incluant des manques de postes essentiels, des irrégularités dans la passation de marchés publics, et des achats effectués auprès de fournisseurs non répertoriés. Ces dysfonctionnements mettent en lumière un manque de rigueur et de transparence dans les processus internes. Pour y remédier, il est recommandé de respecter strictement le cadre organique, de publier des avis de passation de marchés conformes et de n’utiliser que des fournisseurs enregistrés.
Par ailleurs, le régisseur spécial d’avances n’a ni prêté serment ni constitué le cautionnement requis, deux mesures essentielles pour la fiabilité des fonds publics. La conformité à ces obligations est impérative pour éviter de graves conséquences financières et juridiques.
Irrégularités financières , des montants qui échappent au contrôle
Sur le plan financier, les irrégularités identifiées s’élèvent à un total de 71 279 782 FCFA, dont 11 428 441 FCFA régularisés et 57 290 317 FCFA justifiés. Cependant, 2 561 024 FCFA demeurent non justifiés, notamment en raison de pénalités de retard non appliquées. Ces irrégularités à portée potentiellement pénale ont été transmises aux autorités judiciaires pour un suivi rigoureux et des actions appropriées, appelant ainsi à une surveillance accrue et une responsabilisation des cadres.
ANASER : Un suivi essentiel, mais incomplet
En parallèle, un audit de l’Agence Nationale pour la Sécurité Routière (ANASER) a révélé un taux de mise en œuvre des recommandations du Bureau du Vérificateur Général de 71,43 %. Sur 14 recommandations, 10 ont été intégralement mises en œuvre, une partiellement, et trois restent sans suite. Bien que des progrès aient été réalisés, notamment avec le renouvellement des membres du conseil d’administration et l’amélioration des procédures de passation de marchés, des lacunes subsistent, surtout dans la gestion des recettes et la codification des biens. Ces résultats témoignent de la nécessité d’une application totale des recommandations pour renforcer la transparence et l’efficacité.
Une responsabilité collective pour une gouvernance éthique
Ces vérifications illustrent la vulnérabilité des fonds publics et l’importance de contrôles constants ainsi que d’une responsabilité accrue des cadres administratifs. Pour que la lutte contre la corruption et la délinquance financière soit efficace, chaque acteur public doit se considérer comme un maillon essentiel dans la préservation des finances de l’État. La mise en œuvre rigoureuse des recommandations et une vigilance renforcée sont incontournables pour assurer une gestion éthique des fonds publics et restaurer la confiance des citoyens envers leurs institutions.
Source : Rapports du Bureau du Vérificateur Général
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