Dialogue national sur la Gouvernance locale : Le PREDIRE engage les acteurs pour améliorer l’accès aux services publics locaux
Une étape majeure dans la refondation de la gouvernance démocratique au Mali vient d’être franchie avec l’ouverture officielle à Bamako, le 24 avril 2025 au Centre de Internationale de Conférences de Bamako (CICB)du Dialogue national sur la gouvernance locale et l’accès aux services publics locaux. Organisée par l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), cette session s’inscrit dans le cadre du Programme de Recherche et de Dialogue pour la Refondation (PREDIRE), financé par l’Union européenne.
Présidée par M. Hamadoun Aly Dicko, Conseiller technique représentant la Ministre de la Santé et du Développement Social, la cérémonie a réuni des représentants du gouvernement, de la société civile, des collectivités territoriales ainsi que des citoyens engagés venus du District de Bamako, de Sikasso et de Mopti. À ses côtés, Mme Célia D’Almeda, Directrice pays du NIMD, le Représentant de l’Union européenne, le Président de la FENACOM, et le Maire de la Commune III du District de Bamako, ont rehaussé l’événement de leur présence.
Une initiative au cœur de la refondation de l’État
L’événement marque une phase décisive du PREDIRE, programme stratégique lancé en janvier 2024 pour contribuer à la refondation de la gouvernance démocratique malienne, en cohérence avec le Cadre Stratégique de la Refondation de l’État 2022–2031 (CSRE). Ce cadre est piloté par le CINSERE-ANR, garant du suivi des recommandations issues des Assises Nationales de la Refondation.
Dans son allocution, M. Dicko a souligné la pertinence des résultats de l’étude menée en 2024 par le Groupe ODYSSEE, couvrant les régions de Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Bandiagara et le District de Bamako. Cette étude, réalisée en seulement trois semaines à travers 75 CSCOM dans 12 communes, a mis en lumière à la fois les points de satisfaction des usagers et les défis majeurs à relever pour améliorer l’offre, l’accessibilité et la qualité des services de santé à l’échelle locale.« Les recommandations issues de cette étude cadrent parfaitement avec les orientations stratégiques du Plan Décennal de Développement Sanitaire et Social (PDDSS) 2014-2023 du Mali », a affirmé M. Dicko.
Deux jours pour bâtir une feuille de route commune
Répartis en trois groupes de travail thématiques (offre de service, accès, qualité), les participants, parmi lesquels des représentants des dialogues régionaux, des services centraux, du Médiateur de la République, de la MARE, du CINSERE-ANR et des partenaires du NIMD, mèneront une réflexion collective sur les leviers d’amélioration des services publics de santé.
Mme Célia D’Almeda a, pour sa part, mis l’accent sur la dimension participative et ancrée dans les territoires du processus « cette phase pilote à Bamako est l’aboutissement d’un long travail de terrain à l’échelle communale et régionale. Elle doit nous permettre de définir des cadres concrets et durables de collaboration entre acteurs locaux et nationaux, pour faire évoluer l’offre de services publics en réponse aux besoins exprimés. »
Une méthode participative pour des solutions locales
L’approche du PREDIRE repose sur le dialogue multi-acteurs, la valorisation des savoirs endogènes, et l’utilisation de données de recherche rigoureuses. L’objectif est de produire des politiques publiques plus inclusives et légitimes, dans un contexte malien marqué par une crise de confiance entre les gouvernants et les gouvernés, aggravée par les défis sécuritaires et socioéconomiques depuis 2012.
Le programme entend ainsi contribuer à une gouvernance locale efficace et inclusive, condition indispensable pour renforcer la démocratie et la paix au Sahel. Une feuille de route opérationnelle issue des travaux de cette session sera produite à l’issue des deux jours de dialogue.
Une parole locale valorisée
Parmi les voix engagées, Brehima Bengaly, 2e adjoint au maire de Kaboïla (Sikasso), a souligné l’intérêt concret de sa participation « j’ai pris part aux dialogues à Sikasso. Ce processus donne enfin la parole aux collectivités. Il nous permet de formuler ensemble des actions concrètes pour améliorer les services de santé dans nos communes. »
Quant à M.Kanté , Président de la FENACOM il a apprécie les études menées dans le cadre du PREDIRE. Il a déclaré en marge de la cérémonie d’ouverture que « ce dialogue est une première depuis les décrets 2013, 2014 et 2015 à nos jours , c’est la première fois d’aller sur le terrain pout faire le suivi par rapport au niveau d’exécution de ces décrets ». Il a ajouté ensuite » j’aurais souhaité que cela soit une continuité car moins la contribution du NIMD ne prend que moins de 5% des ASACO et aires de santé concernées. Par rapport au secteur de la santé il faut prendre en compte tout ce qui est renforcement de capacités des acteurs ASACO, Collectivités, CSCOM…il faut les accompagner et assister à aller à la qualité des services qui est la performance des CSCOM. Si nous voulons contribuer au bien être des communautés, il faut des CSCOM performants . Une ASACO performante doit aller à un service de qualité également. La gouvernance aussi doit être renforcée…Il faut améliorer la performance des CSCOM en terme de qualité des ressources humaines en nombre suffisant, avoir un plateau technique qui répond.Le décret du 0220 est salutaire dans ce sens car il fait en sorte que les CSCOM se prolongent vers les communautés à travers les sites des agents communautaires et les maternités rurales.Aucun citoyen ne doit souffrir par manque d’infrastructures de santé, par insuffisance de fourniture de services ».
Une plateforme pour la refondation démocratique
En plus de cette session, le PREDIRE prévoit le déploiement de la plateforme “Donko ni djemu blon”, un espace de production et de diffusion de savoirs accessibles au grand public. Celle-ci servira à nourrir le débat démocratique et à renforcer la culture du dialogue, de la responsabilité partagée et de l’engagement citoyen.
Pour conclure, cette rencontre marque un pas important vers une gouvernance plus proche des populations. Grâce à l’engagement du NIMD, du gouvernement malien et de ses partenaires, le dialogue national sur la gouvernance locale s’impose comme un levier essentiel pour améliorer durablement l’accès des citoyens aux services publics de qualité, en particulier dans le domaine vital de la santé.
Un rapport général de la session sera produit et largement diffusé pour guider les futures actions à tous les niveaux.
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