Appel d’une unité Nationale pour écrire une nouvelle page de l’histoire : Une jeunesse divisée est un risque pour la paix durable et la démocratie dans un Mali stable
À l’heure où le Mali vit une phase critique de son histoire, les récents événements politiques démontrent une fracture idéologique grandissante entre différentes composantes de la société.
Un communiqué conjoint signé le 26 avril 2025 par des acteurs politiques et de la société civile, en leur nom personnel, rappelle l’attachement aux principes démocratiques et à l’État de droit, pendant que de jeunes leaders, réunis à Bamako, réaffirment leur soutien inconditionnel aux autorités de la transition et appellent à la dissolution des partis politiques dans le cadre du projet « Mali Kura ».
Cette divergence révèle une urgence que l’unité nationale est aujourd’hui une nécessité absolue pour garantir la stabilité et la prospérité du pays.
Le Mali, confronté à des défis sécuritaires, politiques et socio-économiques majeurs, ne peut se permettre une guerre fratricide d’opinions au sein même de sa jeunesse. Le dialogue entre générations et sensibilités différentes doit être privilégié, car c’est par l’écoute, la tolérance et la concertation que les grandes nations se forgent.
Les jeunes favorables à la refondation du Mali estiment qu’il faut assainir l’espace politique en dissolvant les partis jugés responsables de la corruption et des dérives passées. D’autres, au contraire, rappellent que le pluralisme politique est un fondement non négociable de la démocratie malienne, durement acquise en 1991.
Ce clivage interpelle les autorités de la Transition, appelées à être les garantes d’une réconciliation nationale sincère.
Face à cette situation préoccupante, plusieurs actions prioritaires s’imposent il s’agit en priorité et urgemment instituer un dialogue national inclusif et réel en ouvrant sans délai un espace de dialogue national permanent, associant toutes les forces vives (jeunesse, partis politiques, société civile, autorités religieuses et coutumières) pour débattre librement de l’avenir institutionnel du Mali.
Aussi, la suspension de toute décision précipitée sur les partis politiques.
Avant toute réforme majeure, il est important de mener en amont des consultations larges et consensuelles pour éviter d’aggraver la fracture sociale. Une autre proposition de solution est la promotion de la cohésion intergénérationnelle.
Il faut essayer d’unir l’ancienne et la nouvelle génération à travers des forums, projets communs et activités nationales pour bâtir une mémoire collective et projeter ensemble l’avenir. La jeunesse malienne dans son ensemble doit mettre son énergie à lutter contre la violence verbale et l’extrémisme politique.
L’État doit instaurer un cadre juridique et éthique qui réprime les discours haineux, les campagnes de dénigrement, et toute forme d’incitation à la violence. Et, en fin comme proposition de solution contribuer à adopter une Charte Nationale de l’Unité et de la Paix. Cette CNUP, sera un document moral et politique, signé par toutes les parties prenantes, engageant chacun au respect de la diversité d’opinions et à la défense de l’intérêt supérieur du Mali.
Le Mali a besoin d’un engagement sincère
Le Mali ne doit pas rater ce tournant historique. Les autorités actuelles doivent être soutenues loyalement, mais aussi responsabilisées, dans un esprit d’intérêt général. La jeunesse, moteur naturel du changement, doit être l’élément fédérateur et non diviseur.
Au-delà des divergences légitimes, le Mali a besoin d’une vision commune qui est celle d’un pays réconcilié, démocratique, stable et tourné vers un développement durable. Aucun agenda personnel, aucun calcul politique ne doit prévaloir sur cette cause nationale.
Une dernière chance historique à saisir?
Si les autorités, les jeunes, et l’ensemble des forces vives acceptent de transcender leurs intérêts immédiats pour construire ensemble, le Mali pourra écrire une page lumineuse de son histoire.
À défaut, l’histoire retiendra que nous avons laissé passer l’occasion de faire de notre diversité une richesse et non une faiblesse.
Aujourd’hui plus que jamais, l’unité, la sincérité et le sens de la responsabilité doivent être les seuls mots d’ordre pour bâtir le Mali Kura tant espéré. Nous devons refuser de démissionner face à l’histoire et pour les générations futures de notre pays.
Mamadou Camara Madou’s Info360.info