Affaire Ecobank Mali/ EDM-SA: Ecobank Tanzanie serait-elle un acteur-clé dans un jeu d’influences et, une crise bancaire aux ramifications internationales?
L’affaire qui oppose Ecobank Mali à Énergie du Mali (EDM-SA) prend une tournure complexe, avec l’implication possible d’Ecobank Tanzanie et d’un mystérieux acteur indien. Dans un contexte où les sociétés indiennes bénéficient d’une position privilégiée en Afrique de l’Est, notamment en Tanzanie, une question cruciale se pose : Ecobank Mali a-t-elle été piégée dans un réseau d’escroquerie sophistiqué, ou s’agit-il d’une négligence interne ?
Alors que des cadres de la banque ont été placés sous mandat de dépôt pour des transmissions SWIFT jugées litigieuses, la mobilisation syndicale par des sit-in et pressions publiques risque d’aggraver une situation déjà critique. Ne serait-il pas plus judicieux pour Ecobank Mali de privilégier une approche judiciaire et diplomatique plutôt que de nuire à son image et à la confiance de ses clients ?
Le poids de l’Inde en Afrique de l’Est à ne pas négliger
Depuis plusieurs années, l’Inde renforce sa présence économique en Afrique de l’Est. En Tanzanie, la communauté indienne joue un rôle déterminant dans les secteurs du commerce, de l’industrie et des services financiers. Ecobank n’est pas étrangère à cette dynamique, ayant signé des accords avec ICICI Bank et Exim Bank of India pour faciliter les investissements entre l’Inde et l’Afrique.
L’essor de groupes indiens comme Adani Ports dans le port stratégique de Dar es-Salaam ou encore l’accord bilatéral entre la Tanzanie et l’Inde pour les transactions en devises locales illustrent cette influence grandissante. Cette proximité entre banques africaines et acteurs économiques indiens pourrait-elle expliquer une faille exploitée dans l’affaire Ecobank Mali – EDM-SA ?
Une méconnaissance ou un piège bien orchestré où
Ecobank Mali et la société indienne impliquée seraient-elles tombées?
L’un des points centraux du dossier est la présence d’une société indienne dans l’opération SWIFT mise en cause. Or, Ecobank Mali connaissait-elle réellement cette entreprise ? Ou bien aurait-elle involontairement facilité une transaction douteuse en raison d’un manque de vigilance ?
Si Ecobank Mali a transmis des messages SWIFT en toute conformité avec ses procédures internes, pourquoi ses agents sont-ils sous mandat de dépôt ? L’intervention de Ecobank Tanzanie dans cette affaire pourrait suggérer un stratagème complexe, où l’influence des réseaux bancaires en Afrique de l’Est aurait été utilisée pour piéger la filiale malienne.
La nécessité d’une approche judiciaire pragmatique avec une stratégie de défense à revoir
Face à cette crise, la réaction d’Ecobank Mali et de ses agents suscite des interrogations. Les sit-in et mouvements de protestation ne font qu’aggraver la situation en détériorant l’image de la banque et en fragilisant la confiance de ses clients et partenaires.
Plutôt que d’opter pour une confrontation publique, Ecobank Mali devrait privilégier la justice en demandant la mise en liberté provisoire sous contrôle judiciaire des cadres incriminés. Cette approche aurait plusieurs avantages notamment
éviter une escalade de tensions qui pourrait nuire aux autres filiales d’Ecobank en Afrique, préserver la stabilité du secteur bancaire malien, déjà fragile, favoriser une résolution diplomatique, notamment avec Ecobank Tanzanie et les partenaires indiens.
Vers une gestion plus stratégique de la crise
L’affaire Ecobank Mali – EDM-SA dépasse largement un simple litige bancaire. Elle met en lumière les relations économiques entre l’Afrique et l’Inde, les jeux d’influence dans le secteur financier, et les défis de la gouvernance bancaire en Afrique de l’Ouest.
Pour Ecobank Mali, la priorité doit être de restaurer la confiance, non seulement auprès de ses clients et partenaires, mais aussi au sein du système bancaire malien et international. En optant pour une approche judiciaire et diplomatique structurée, la banque pourrait non seulement protéger ses employés, mais aussi éviter une crise de confiance qui risquerait de lui coûter bien plus cher que cette affaire en elle-même.
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