(Enquete fin)-Hausse du prix du ciment : quelles solutions ?
Au-delà de l’embargo imposé par la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’UEMOA dont la levée ne doit d’ailleurs être perçue comme une panacée particulière à la problématique du ciment, les décideurs politiques et leurs partenaires, dont la chaine de production et de vente doivent réfléchir à cadrer les perspectives pour une solution plus adaptée et constante.
Même s’il est plausible que le prix du ciment en hausse injustifiée depuis ces derniers temps reviendra en baisse après l’embargo, la mise en place d’un cadre de concertation est plus que nécessaire pour étaler les contours qui expliquent l’instabilité du prix face à chaque éboulement politique ou social. Après le début de l’assainissement du secteur aurifère par le Ministère des mines, de l’énergie et de l’eau, celui du secteur calcaire est dans le cadre de l’urgence.
Spéculation sur les permis, une solution s’impose »
Selon nos informations, plus de 60% de la consommation locale du ciment est satisfaite par les importations notamment à travers le Sénégal et le Burkina. Une situation déplorable. Le Mali dispose d’importantes potentialités pour la fabrication du ciment et du clinker avec comme base de ciment en montant jusqu’à 1500°c, un mélange de calcaire d’argile et du sable dans un four rotatif. Ayant un sous-sol très riche en substances, le Mali est l’un des pays les plus potentiels pour la fabrication du ciment avec une estimation de plus 40 millions de calcaire et 60 milliards de tonne de marbre, selon les données de la banque mondiale rendues publiques en mai 2018.
La spéculation sur les permis d’exploitation de site de calcaire constitue une raison et un défi à endiguer à travers une politique de contrôle plus efficace. Le Japon et la Russie avaient en son temps mené des études et établis une cartographie des sites calcaires au Mali. Ces documents sont toujours disponibles. Il suffit de les exploiter pour encourager les potentiels investisseurs privés dans la fabrication locale du ciment made in Mali qui a d’ailleurs fait le chemin à travers les unités de production à travers le pays notamment à Diago dans le cercle de Kati.
La détention abusive des permis par des « criminels » spéculateurs et de prédateurs piétine l’économie nationale. Selon les renseignements recueillis par INFO360.INFO, leurs pratiques consistent à acheter les des permis très rentables à 5 millions voire un peu moins pour essayer de les revendre à des milliards moyennant en un plus une commission de 20 à 30 % sans compter le paiement cash d ‘un gros montant à la vente du permis. Ce blanchiment procédural dans la recherche et l’obtention du permis dans le secteur calcaire a eu des répercussions négatives sur l’économie en décourageant les investisseurs privés et étrangers prêts à évoluer dans ce domaine.
L’État, pour préserver son intérêt et contenir le secteur, peut négocier directement avec soit B2Gold ou RandGold qui sont compétents dans ce secteur pour un partenariat gagnant-gagnant. Cela permettra la création des opportunités d’emplois et la baisse et le contrôle des prix du ciment au Mali dans l’intérêt général de tous.
Mamadou Camara/INFO360INFO