Référendum sur l’avant-projet de la nouvelle Constitution de la République du Mali : Une constitution , comme toute oeuvre humaine reste perfectible.

Le Mali doit avancer avec l’union des forces pour rénover et moderniser les institutions de la République.

Il est difficile à toute nation de procéder au changement de sa constitution sans oppositions, critiques et controverses. Comment aller donc pacifiquement au référendum et de manière inclusive, dans le contexte de la situation sécuritaire complexe?

Le Ministre de l’administration territoriale, le colonel Abdoulaye Maïga, avait initié une rencontré le 12 janvier 2023, à la quelle une 50 partis politiques ont pris part,  ainsi que des acteurs de la société civile.

Cette rencontre visait à mieux préparer le référendum sur la nouvelle Constitution de la République du Mali dont l’avant-projet avait été reçu le 11 octobre dernier par le Chef d’Etat, le colonel Assimi GOÏTA.

Cet avant-projet devrait être soumis au vote du peuple en fin mars 2023. Avant même la finalisation des textes référendaires,  des voix s’élèvent pour critiquer ledit projet.

Dans le préambule du texte de l’avant-projet de la nouvelle constitution de la République du Mali, figurent trois points importants, à savoir le caractère unitaire de l’Etat,l’engagement à défendre la souveraineté, l’unité nationale et l’intégrité du territoire contrairement à l’ambiguïté sur le même sujet dans la constitution de 1992; le combat contre la corruption. Il y’a également des aspects qui suscitent des critiques, tels que la laïcité, les nouvelles prérogatives du Président de la République, la problématique des langues nationales,etc….

Ceux-ci suffuiront-ils aux initiateurs de cette reforme majeure de la loi fondamentale pour faire adhérer toutes les parties prenantes et aller enfin à un référendum en mars 2023 après trois tentatives avortées de révisions de la constitution?

La constitution touche tous les aspects de la vie d’une nation.De nombreux partis politiques ont demandé au président de la Transition à surseoir à ce changement de la loi fondamentale avec des arguments différents et de visions différentes. Quand certains ont répondu à l’invitation du gouvernement du 12 janvier dernier, d’autresse sont abstenus. À notrr que notre pays compte aujourd’hui 281 partis politiques.

Sur la question, un enseignant du nom de Adama Cissoko, nous avons indiqué que « Certes il faut l’inclusion dans tous les sujets d’intérêt national, mais on ne peut pas forcer les gens à participer. De la même manière, les autres ne doivent pas obliger ceux qui sont pour le changement à renoncer au projet de réforme ».

Tous les trois projets de référendum qui ont été avortés visaient le même objectif, à savoir se défaire des insuffisances de la pratique démocratique. En tout cas, c’est ce qui est avancé commet raison pratique fondamentale.

Mais, les tares de cette pratique ne s’analysent pas de la même manière et les analyses diffèrent selon le bord où on se trouve. « Les politiques n’ont pas les mêmes raisons que la société civile. Même entre les politiques, les visions diffèrent selon qu’on est du sérail ou qu’on n’est de l’autre camp », constate Mme Dackouo.

Pourquoi les trois tentatives de révision constitutionnelle ont elles échouées alors avec des présidents démocratiquement élus ?

« Il faut expliquer et vulgariser le projet de texte référendaire, car beaucoup de citoyens ne comprennent pas et ne peuvent comprendre sa portée, encore moins ses enjeux. D’aucuns parlent de la légitimité des autorités actuelles et mettent en doute leurs qualités.

« Ceci est un faux débat. Ceux sensés être légitimes ont toujours trahi le peuple par leur pratique visant à se faire un parapluie sous lequel ils ont assez porté tort à leurs mandants »,s’indigna Karamogo Coulibaly mécanicien avant d’ajouter qu’ « Il faut savoir que ceux qui ont été dits élus n’ont jamais été dignes de la confiance placée en eux. D’ailleurs, ils n’ont jamais été bien élus ».

Quant à Madou Cissé, entrepreneur, il a déclaré: « Je constate que sur le sujet , la parole n’est pas donnée aux vrais bénéficifaires des politiques publiques, si non de ceux au nom desquels la chose publique est gérée. Cela est un hic terrible ».

Il faut éviter les fissures dans le mur

Qu’est ce qui fait craindre les politiques jusqu’à demander au chef de l’Etat de surseoir au projet de référendum constitutionnel ? Revient-il au chef de l’Etat de surseoir unilatéralement au projet de texte référendaire à la demande d’une frange sociale ou au peuple de le rejeter?cela est-il Républicains?

Pour tout référendum sur la loi fondamentale nous devons le faire de façon inclusive avec tout le monde et ensemble car c’est pour une question nationale. »Le fait aussi de penser que ce sont les autres qui ont tort, pas nous, je ne pense pas si cela aussi est correct. Nous sommes tous coupables, bien sûr à des degrés variés, de quelque chose dans la chute de l’Etat », Affirme Haoua Koné , de la société civile.

D’aucuns dénoncent la procédure et la légitimité des hautes autorités à l’initiative de ce projet référendaire. »La procédure est plus ou moins respectée. Mais, il s’agit maintenant de convaincre le peuple malien des innovations préconisées. La grande masse qui ne parle pas doit être amenée à s’exprimer par ses vrais représentants », nous dit A.C cadre de son état.

Sur ce point , nous, nous estimons en principe que nul ne doit et ne peut s’opposer à ce que le peuple du Mali exerce son droit de vote sans violer l’etat de droit.

Quels sont les atouts du pouvoir actuel à concrétiser enfin un autre projets référendaire après celui de 1992?

« Aujourd’hui, le pouvoir est loin d’être sur la place publique. La laïcité s’accommode mal avec l’implication des religieux sur la scène publique. Les religieux sont équilibrés sans avoir pris le dessus sur le pouvoir. Par exemple en 2018 quand l’ancien regime avait été contraint à retirer nuitamment, le projet de texte référendaire sous les menaces de Ante Abana, les religieux étaient un renfort inestimable.

Cette fois-ci, la logique aurait voulu que les religieux ouvrent le débat sur les parties du projet de texte qu’ils jugent contraires à leurs visions, mais non de remettre tout le texte en cause à cause d’un passage ». Fousseyni Dembélé militants politique.

Nous savons généralement que tout changement de constitution est exposé à des divergences, des contestations, critiques et des controverses.

Et, même si la mer est loin d’être calme, notre constat aujourd’hui est que les plus concernés par ce projet référendaire jusqu’à preuve du contraire sans pour autant savoir tous les contenus des projets de textes sont majoritairement d’accord pour aller au référendum. Pour beaucoup de personnes seuls les militaires peuvent organiser un référendum neutre qui peut faire avancer le Mali et corriger les erreurs de la démocratie qui ont plongé le pays dans cette situation depuis 2012.

Il est donc temps de convaincre par les arguments à défendre au cours de l’opération référendaire. Il faudrait pour cela une meilleure stratégie de communication et un excellent plan média en amont des différentes étapes des réformes annoncées. Seuls les médias pourraient faire les opinions positivement et contribuer à l’apaisement du climat social délétère. Aucun changement d’intérêt national ne sera réussira in fine sans la paix. Il faut vite aller à l’information, à la sensibilisation et à la mobilisation des populations maliennes en vu de toutes les réformes politiques et institutionnelles à venir constitutionnelle. Unir les efforts, amener le consensus, l’écoute et l’intérêt des compatriotes, faire respecter l’Etat de droit et accepter de nous rassembler autour des réformes annoncées et non pas le contraire notamment le changement de la loi fondamentale.

Pour rappel le président de la commission chargée d’élaborer le texte M.Fousseyni Sissoko, ancien secrétaire général du gouvernement avait annoncé sur la télévision nationale « Cette nouvelle Constitution est un marqueur important du processus de refondation de l’État malien et elle répond aux aspirations profondes du peuple malien, exprimées lors des Assises nationales de la refondation organisées en décembre 2021″.

« Notre espoir commun d’une démocratie rénovée, ainsi que d’un État mieux organisé et à la hauteur des défis nationaux et internationaux, repose sur cet avant-projet de Constitution qui vient de m’être remis ». Avait déclaré le président de la transition, le colonel Assimi Goïta en recevant ledit avant-projet le 11 octobre dernier.

Madou’s Camara info360.info

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