Le métier de « Gnimeydi » : Un parcours de combattants

« Gnimeydi » est une expression songhoï qui veut dire « fini ko la » en Bamanan Kan ou encore « lessiveur en français ». Leurs âges varient entre 18 et 30 ans . Ils sont arrivés à Bamako depuis plus de 4 ans, où ils espéraient faire fortune afin de pouvoir envoyer d’assister financierement leurs parents aux villages. Ces jeunes sont en général des songhoï , des paysans à l’origine et des peuls. A Bamako, leur métier s’appelle « Gnimeydi »dans leur langue maternelle songhoï, en langue bambara c’est « fini ko la ». Ils travaillent pratiquement tous les jours de la semaine de 9h à 15h , sauf vendredi.

« A cause de l’insécurité grandissante, notre localité se trouve dans une pauvreté extrême. Moi, je suis venu à Bamako pour pouvoir soutenir la famille au village  » explique Alassane Yattara. Ce natif de « gandiguata horo » dans le cercle de Goudam ; région de Tombouctou ,  âgé de 25 ans, est à Bamako depuis 5ans. le regain de l’insécurité dans le nord du Mali prive toutes les activités, surtout celles devant générer des revenus comme l’agriculture, l’élevage et la pèche. En vue de combler le vide laissé, les jeunes des localités fragilisées se rendent à Bamako pour travailler.   » Avec le peu que je gagne, j’assure mes petites dépenses et subvenir aux besoins de mes parents restés au village….. Ici je viens chaque jour pour laver les habits, matelas, et les moquettes. grâce à cette activité, je gagne entre 2000 FCFA et 5000 FCFA.  » , nous a évoqué Alassane Yattara.

Agé de 30 ans, Hama Sangaré vient de Saraféré du cercle de Niafunké. selon lui, ce fleuve leur permettre de générer de ressource. cependant, il dit déplorer les mauvaises pratiques des humains, qui salissent l’eau. Il s’agit notamment les pratiques sacrificielles, et bien d’autres.  » Très souvent, nous évacuons les extrêmement humains avant de commencer nos activités, au risque de notre santé », a regretté monsieur Sangaré.

Oumar, le plus jeune, est âgé de 18 ans, il est venu de Gao , il nous a témoigné « Pour mener à besoin cette activité de lessive, il nous faut un espace bien aménagé pour le séchage afin d’éviter les taches et autres…» a-t-il souhaité, tout en ajoutant qu’ils sont parfois confrontés à de vols d’habits; une situation qui suscite la méfiance chez les clients.   Pour rappel, un pantalon jean est lavé à 50 FCFA, un matelas une place à 500 FCFA contre 1000 FCFA pour un matelas deux places; la moquette ou tapis ou couvre lit entre 200 FCFA et 300 FCFA.

Aujourd’hui le fleuve Niger est sale et se sèche, ses berges sont nauséabondes. Et, ce sont de petits délinquants parfois des mineurs garçons et filles, fumeurs de drogues et alcooliques qui sont là à voler les habits en séchage sous le soleil pour aller les vendre. Il est impératif aujourd’hui d’organiser les jeunes qui pratiquent Gnimeydi afin qu’ils puissent jouer valablement leur rôle d’appui dans leurs familles.

Info360.info

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