Renforcer la gouvernance locale pour améliorer l’accès aux services publics : Le NIMD et le PREDIRE tracent la voie
La session de dialogue multi-acteurs, organisée les 24 et 25 avril 2025 par le NIMD (Institut néerlandais pour la démocratie multipartite) dans le cadre du Programme de Recherche et de Dialogue pour la Refondation (PREDIRE), financé par l’Union européenne, a consacré un tournant décisif dans la réflexion collective autour de l’amélioration de la gouvernance locale et de l’accès aux services publics, notamment ceux de santé.
Cet événement national, réunissant des participants venus de Sikasso, Mopti, et du District de Bamako, a pris fin en milieu de journée sur 25 avril 2025
à Bamako, dans la Salle Balla Moussa Keïta du CICB.
Il a permis d’approfondir les résultats d’une étude de terrain menée par le Groupe Odyssee en 2024. Pendant 48 heures, les débats se sont articulés autour de trois thématiques clés : l’offre, l’accès et la qualité des services de santé locaux.
Une analyse lucide et des recommandations stratégiques
À l’issue des travaux en ateliers et des échanges pléniers, une synthèse rigoureuse a été restituée. Il en ressort une convergence claire : bien que les textes régissant la gouvernance sanitaire locale existent, leur application demeure fragmentaire, parfois obscure, faute de clarification des responsabilités et de coordination efficace entre les niveaux national et local.
Les discussions ont souligné l’importance de renforcer les capacités des acteurs, collectivités territoriales, ASACO, Directions Régionales de la Santé et de respecter les cadres réglementaires tels que la carte sanitaire. Le besoin de mécanismes de suivi collaboratifs et inclusifs a également été mis en exergue, de même qu’un accompagnement technique et financier durable des structures de santé communautaire (ASC).
Les recommandations principales formulées incluent entre autres la mise en place d’un mécanisme national de suivi des engagements issus des dialogues locaux et nationaux ; la création de cadres de dialogue permanents entre les collectivités, les services de santé et la société civile ; l’intégration systématique des priorités sanitaires dans les documents de planification locale (PDESC, budgets) ; le renforcement du rôle de la FENASCOM dans le contrôle citoyen de l’action sanitaire ; le recrutement et le maintien de personnels de santé qualifiés, notamment en zones rurales ;l’élaboration d’un guide simplifié des textes de santé communautaire à l’usage des élus et des ASACO ; l’implication renforcée des femmes et des jeunes dans les instances de gouvernance sanitaire.
Un modèle à élargir et à soutenir
Lors de la clôture, Mme Célia D’Almeda, Directrice pays du NIMD, a salué l’engagement et la rigueur des participants. Elle a souligné que cette initiative n’est qu’un début vers une gouvernance plus inclusive, efficace et centrée sur le citoyen. Les participants, eux, se sont dits satisfaits des résultats et encouragent la poursuite de cette dynamique.
L’initiative conjointe du NIMD et du PREDIRE, par son approche participative et orientée vers l’action, constitue un modèle d’évaluation utile et réplicable. Elle offre aux décideurs publics, aux collectivités et aux partenaires techniques et financiers un outil structurant pour mieux répondre aux besoins des communautés.
Cette session a démontré que l’évaluation participative des services publics, articulée autour du dialogue et de la recherche, peut profondément transformer la gouvernance locale. Il est urgent que d’autres partenaires se joignent à cette dynamique et qu’une telle étude soit étendue à l’ensemble du territoire national. Pour un Mali refondé, équitable et solidaire, il est essentiel de bâtir ensemble une gouvernance ancrée dans les réalités locales, portée par des institutions responsables et des citoyens engagés.
Mamadou Camara Info360.info