Journée internationale des droits des femmes édition 2024/ Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme

Pour rappel, le 8 mars a été officialisé en 1977 comme Journée Internationale des Droits des Femmes par les Nations Unies, une journée qui puise ses origines dans l’histoire des luttes ouvrières et des manifestations de femmes au tournant du XXe siècle en Amérique du Nord et en Europe.

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L’oppression des femmes se traduit par les droits coutumiers, et les pesanteurs socio-culturelles qui asservissent les femmes, à savoir, l’accès limité à l’éducation, le mariage précoce, les mutilations génitales, les violences sexuelles et psychologiques, le manque d’accès limité aux soins de santé reproductive, les disparités salariales entre hommes et femmes, le manque d’accès aux terres cultivables … Les défis sont colossaux tant les droits des femmes sont bafoués à travers le monde, avec une disparité certaine d’un pays à l’autre, entre avancées dans certains et reculs dans d’autres. La problématique de la scolarisation des filles est le point de départ de nombreuses injustices faites aux femmes, en effet les petites filles sont confrontées à des obstacles qui entravent leur scolarisation limitant ainsi leurs compétences, leurs connaissances et leurs opportunités professionnelles futures. Elle se retrouvent ainsi vulnérables au mariage précoce, au viol, à l’exploitation de tout genre de la part de la famille et de la société en général. Les conséquences de ces entraves à l’épanouissement socio-économique des femmes sont terribles pour la femme, les enfants ainsi que la société étant donné que le manque d’autonomie des femmes peut freiner le progrès économique global. En effet, les femmes ont souvent des revenus plus bas et sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté, avec un impact négatif certain sur leur bien-être et celui de leur famille.  Il est important de noter que ces facteurs interagissent de manière complexe, les mêmes causes produisant les mêmes effets de génération en génération et qui varient selon les contextes culturels, sociaux et économiques. La lutte contre les inégalités de genre nécessite des efforts à plusieurs niveaux, notamment des réformes législatives, des changements culturels, et des politiques visant à promouvoir l’égalité des chances dans le domaine économique. Les lois sur les droits des femmes sont souvent confrontées aux oppositions tantôt religieuses, tantôt culturelles dans beaucoup de pays du monde.

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Pendant de nombreuses années, le mot féminisme a injustement été défini comme un mouvement mettant dos à dos hommes et femmes, occultant ainsi la vraie question qui est la quête de justice socio-économique pour tous. Durant les dernières décennies, des figures du féminisme se sont distinguées par leur combat acharné pour l’égalité des sexes à travers le monde notamment contre les violences faites aux femmes qui touchent toutes les couches de la société du sud au Nord. Si dans de nombreux pays du Nord de nombreuses initiatives existent pour faire respecter les droits des femmes comme l’adoption des lois, la création des numéros verts, les applications sur smartphone, le décompte des victimes, certains pays sont encore à la traine en raison des pesanteurs socio-culturelles et économiques. Le défi des associations et autres organisations engagées est donc d’arriver à converger toutes les parties prenantes vers les points d’accord.

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Pour ce qui concerne le cas au Mali, nous avions remarqué ces derniers temps, un début d’eveil de conscience des femmes suite aux nombreux cas d’injustices et de violences survenus sur des femmes. Cela a été favorisé grâce à l’avènement des réseaux sociaux qui a permis au cours de cette décennie de faire connaitre et d’amplifier les cas de violence, de viol et autres injustices faites aux femmes et de mettre des noms et visages sur les victimes. Ailleurs, le mouvement « Mee too » médiatisé en 2017 a permis de libérer la parole sur les viols, violences et harcèlement subis par des personnalités féminines et a permis de libérer la parole.

La médiatisation des faits est d’une importance capitale car elle permet de sensibiliser, interpeller, éduquer et provoquer de l’empathie pour les victimes donc d’engendrer un changement de comportement dans la société. Forcément les autorités se voient contraints de réagir, de s’impliquer, d’interpeller et de punir. Les paroles se libèrent, les témoignages fusent et se font à visage découvert, les victimes sortent du silence et luttent pour faire reconnaitre leur statut de victimes…Une certaine conscientisation de la société sur les droits des femmes est certes en cours, mais les mentalités machistes persistent et des millions de femmes continuent de voir leurs droits les plus basiques quotidiennement bafoués. La sensibilisation couplée à la sanction devrait être plus accentuée et chaque citoyen devrait s’approprier de la question genre par une sensibilisation et une veille quotidienne, dénoncer les actes et gestes inadmissibles envers les filles et les femmes, apprendre l’empathie aux garçons afin qu’ils ne reproduisent pas les attitudes patriarcales envers les femmes à l’âge adulte pour un monde plus juste et plus équilibré.

Nous pouvons dire donc que cette journée du 08 mars devrait susciter davantage de cohésion, de solidarité, de sororité, d’entraide, de mobilisation dans la société afin que chaque citoyen admette sa part de féminisme, comme l’a si bien dit Le Dalaî Lama « Je me considère comme féministe, ce n’est pas le mot pour désigner une personne qui se bat pour les droits des femmes ? »

Kady, Paris, France

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