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Commémoration de la 7ème journée africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption : Débats croisés contre la corruption et l’enrichissement illicite sont désormais lancés en milieu universitaire

C’est une initiative de l’Office central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite vient d’organiser une conférence scientifique en collaboration avec les membres du Conseil et le corps professoral de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako afin de concrétiser de bonnes stratégies et des solutions à même d’endiguer la corruption et l’enrichissement illicite au Mali conformément à la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption. Et cette initiative a été concrétisée ,le 11 juillet 2023 dans la salle de conférence de la zone W de l’université des sciences juridiques et politiques de Bamako pour inaugurer le démarrage des activités en marge de la commémoration de la 7ème édition de la journée africaine de lutte contre la corruption. Cette journée a été instituée par le Conseil exécutif de l’Union Africaine à Addis Abeba en janvier 2017 pour commémorer la signature de la Convention africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, intervenue le 11 juillet 2003 à Maputo au Mozambique. Son thème pour cette année, est : « « La Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, 20 après : réalisations et perspectives ». Et, selon l’OCLEI, son objectif recherché est de sensibiliser, les différents acteurs sur les conséquences néfastes des pratiques corruptives dans tous les milieux sur l’économie de notre pays. Cette journée, est l’occasion égale pour les africains de faire un regard rétrospectif sur la lutte contre la corruption dans leurs communautés ,voir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et ce qui reste à essayer. La cérémonie officielle d’ouverture a mobilisé autour de Mme le Médiateur de la République, présidente de la session d’ouverture, le président de l’OCLEI, l’inspecteur général des Armées, le Vice-recteur de l’Université des Sciences juridiques et politiques de Bamako ; des membres du corps du diplomatique, les membres conseils de l’OCLEI, les autorités administratives independantes ,les membres du rectorat, les responsables et représentants des structures de contrôle ; le Doyen de la Faculté des Sciences administratives et politiques de Bamako ; les Professeurs , les religieux, opérateurs économiques, le barreau ,les étudiantes et étudiants ainsi que d’autres invités.

Pour ce qui concerne le contexte au Mali, la lutte contre la corruption est une des préoccupations majeures des plus hautes autorités de notre pays. Pour preuve, le Président de la Transition, en cours, le Colonel Assimi GOITA, a lors d’un extrait de ses déclarations solennelles, exprimé tout son engagement à lutter contre la corruption sous toutes ses formes, pour une gouvernance économique et financièrement vertueuse. Donc une volonté politique affichée de haut niveau à travers une option sérieuse d’ériger la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite comme modèles de gouvernance politique pour la refondation du pays.

Fort heureusement et, vue l’ampleur de la mission et des services confiés par le chef de l’Etat, l’OCLEI est conscient de leurs impacts et avantages sur les populations et la refondation du Mali; c’est pourquoi, il a mis un accent important sur la sensibilisation, l’information et la communication, la vulgarisation, participatives , en appui aux organisations de la société civile, des opérateurs économiques, des partis politiques, des banques, des universitaires,….afin de
susciter un débat citoyen participatif sur la gouvernance politique et des enjeux du développement politique du Mali.

Mme le Médiateur de la République, dans son allocution d’ouverture a expliqué que : « La corruption a des impacts négatifs sur tous les aspects de la société. Elle compromet le développement social et économique et sape les institutions démocratiques et l’état de droit. Elle est le principal obstacle au développement économique et social dans le monde », a-t-elle évoqué . Elle a annoncé également que « l’ONUDC précise que chaque année, 1 000 milliards de dollars sont versés en pots de vin, tandis que quelque 2 600 milliards de dollars, soit plus de 5 % du PIB mondial, sont détournés. Et, que selon la Banque Africaine de Développement, la corruption cause, à elle seule, une perte annuelle estimée à 148 milliards de dollars, soit 25% du PIB de l’Afrique », a-t-elle déclaré.

Quant au Président de L’OCLEI, M.Moumini GUINDO, lors de son discours, il a déclaré que : « La corruption et l’enrichissement illicite sont corrélés, nocifs et pernicieux, dangereux et graves ; ils sont transnationaux mais aussi transversaux. De leurs faux tranchantes, ils n’épargnent aucun secteur ni couche », a expliqué M.Moumini GUINDO, Président de l’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite.
Il dira ensuite qu’au Mali, une recherche publiée en 2020 a évalué à 1.266 milliards de FCFA les pertes financières et les gaspillages subis par l’Etat de 2005 à 2019 avant de révéler, que selon le groupe de travail de l’Union africaine dit groupe de haut niveau Thabo MBEKI ,que l’Afrique perd au moins 50 milliards de dollars par an du fait des transactions illégales. Il a édifié sur le rapport 2020 de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement qui indique que chaque année, on estime que 88,6 milliards de dollars, soit 3,7 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique, quittent le continent sous forme de fuite illicite de capitaux.

La création de l’Office Central de Lutte contre la corruption et l’Enrichissement illicite au Mali est donc une avancée majeure face à cette problématique. Il est venu renforcer les efforts déployés face à la corruption et les infractions assimilées avec des résultats très encourageants.

Selon un rapport d’étude de l’OCLEI, les fonds illicites sont dissimulés dans l’immobilier, les métaux précieux, les valeurs mobilières et les dépôts à terme dans les banques, au Mali et à l’extérieur. Selon une autre étude publiée par l’OLCEI en 2018, la corruption et l’enrichissement illicite des agents publics sont dus d’abord à des causes institutionnelles, législatives et règlementaires, notamment les insuffisances des textes qui favorisent leur contournement par les agents publics et privés ; ensuite à des causes économiques y compris les ambitions d’enrichissement personnel et la faiblesse des rémunérations. Il y a aussi des causes juridiques et judiciaires, des causes socioculturelles et des causes politiques. Pour expliquer le sens de la démarche participative actuelle de l’OCLEI, M.GUINDO a dit que
« Cette approche téléologique de recherche de causalité et de solutions participe de la fonction de prévention que la loi a attribuée à l’OCLEI. En raison des avantages absolus de cette fonction, l’OCLEI y accorde une importance prépondérante », a-t-il argumenté, M.GUINDO.

Quant à Mme le Médiateur de la République, elle a rappelé que « Le processus engagé pour la refondation de notre État est irréversible. Un des piliers de cette refondation est assurément la modernisation et la moralisation de l’action publique. De même, la culture d’une conscience collective et citoyenne face aux biens publics est aussi le prix à payer pour l’émergence de notre pays ».

Les universitaires, religieux, le secteur privé, les juristes , tous dressés contre la corruption demandent aux autorités plus d’engagement et des sanctions exemplaires dans la lutte contre la corruption. Selon eux il faut renforcer les mesures nationales de contrôles, encourager la bonne gestion de la gouvernance, mener une lutte sans pitié contre le blanchiment d’argent.

En résumé des deux panels animés par d’éminents experts sur le fléau de la corruption et des différentes pertinentes interventions des participants. Les panelistes à travers des exposés faciles à comprendre,sont revenus sur les définitions conceptuelles, les engagements de l État au niveau de la convention,les résultats réalisés, les obstacles et les perspectives. Lors du premier panel, il y a eu un regard croisé dans les différents domaines sur le plan juridique, sur le plan institutionnel, sur le plan social , les réalisations et les différents acteurs dans la mise en œuvre de la convention au regard des réalités du Mali. Le deuxième panel a parlé surtout des perspectives en matière de convention de lutte sur la prévention et la lutte contre la corruption. Ici les panelistes sont revenus sur des propositions fortes, notamment la Constitutionnalisation de la lutte contre la corruption avec le projet de réforme constitutionnelle, le rôle de la société civile comme garde fou et acteur majeur dans le cadre de la lutte contre la corruption, le rôle de l’éducation, le rôle de la sensibilisation avec les réformes du code pénal et de la procédure pénale, ils ont évoqués également les innovations majeures en cours pour renforcer le rôle du parquet . Au cours des échanges il y a eu de nombreuses et pertinentes propositions. Selon le Vice-Recteur de l’USJPS, « il s’agissait de renforcer le rôle des institutions de voire comment rationaliser les institutions en place, l’éducation en la matière, comment favoriser les synergies pour détecter les préventions de lutte contre la corruption » , a-t-il expliqué dans sa synthèse. A travers cette première activité avec les universitaires en marge de cette 7 ème édition de la journée africaine de lutte contre la corruption, le débat est lancé et le plus important est de multiplier ce genre d’espace de dialogue, de partage d’expériences et du savoir pour permettre aux forces vives de la nation de pouvoir impacter sur la gouvernance du pays.

Tous unis et mobilisés nous réduirons la corruption et l’enrichissement illicite .

Madou’s Camara info360.info

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