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Mali : L’OCLEI alerte les acteurs de la société civile sur leurs rôles dans la lutte contre la corruption.

Le pertes financières et les gaspillages de l’Etat de 2005 à 2019 pouvaient financer le coût de la construction de 1 700 centres de santé de référence ou 42 hôpitaux de 3ème référence comme l’Hôpital du Mali.

Vingt-quatre heures seulement après la réussite de la conférence scientifique inaugurale tenue à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako, le président de l’OCLEI et les membres du conseil de l’OCLEI étaient en retraite de plaidoyer en faveur de l’engagement communautaire dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite pour commémorer conjointement avec L’AJCAD et son partenaire de l’UCEG, la 7ème édition de la journée africaine de lutte contre la corruption. La cérémonie d’ouverture presisdée par le Dr Moumini GUINDO, Président de l’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite, a eu lieu en mi-matinée à l’hôtel Massaley.

L’objectif visé par cette retraite avec l’Association Juridique de Communication et d’Appui à la Démocratie, AJCAD, qui est une ONG nationale de l’accord-cadre N°001661, est de renforcer l’engagement Communautaire en matière de lutte contre l’Enrichissement illicite à travers, l’information, la sensibilisation, l’éducation, la communication pour aboutir au respect du bien public.

Cette deuxième journée a servi de cadre pour les participants de dialoguer, débattre et partager des informations sur la convention africaine de prévention et de lutte contre la corruption dont le Mali a signé ladite Convention, le 9 décembre 2003, ratifiée le 17 décembre 2004 suivi du dépôt de l’instrument de ratification le 14 janvier 2005, suite au constat amer de pertes annuelles des milliards en raison des flux illicites, ce qui compromet le développement du continent. Les thématiques des deux panels de haut niveau animés par les membres de l’AJCAD, la COPER et ceux du Conseil de l’OCLEI étaient sur l’engagement communautaire dans le cadre de la prévention et la lutte contre la corruption.
20 ans, où en est le Mali? Qu’est-ce que les acteurs de la société civile ont pu faire?

« Pour combattre le phénomène de la corruption et l’enrichissement illicite, les organisations de la société tiennent un rôle de premier plan. A travers le monde, les faits ont démontré que la société civile est à l’avant-garde du combat contre le phénomène. Dans la grande majorité des cas, c’est la société civile qui lance l’alerte et c’est encore elle qui dénonce les faits de corruption.  Elle joue et doit jouer avec efficacité son rôle de veille et de dénonciation », a expliqué Dr Moumini GUINDO dans son allocution d’ouverture.

La cinquantaine de participants, constitués de femmes de partis politiques, des jeunes leaders, des leaders religieux ont beaucoup appris des riches interventions des panelistes. A la suite des panelistes et des débats francs et courtois, ils ont fait des recommandations pertinentes afin de pouvoir jouer leur rôle de premier acteur, face au fléau de la corruption qui gangrène l’amélioration des conditions de vie des populations.

La société civile a un rôle indéniable en matière de lutte contre la corruption. Si la corruption évolue, elle va gangrèner le développement. Ainsi,  les populations vulnérables, les femmes et les enfants en seront les principales victimes, car, il y aura moins d’éducation, de santé, d’infrastructures de développement adéquates.

S’agissant des recommandations, les participants ont recommandé que le Mali dépose auprès de l’union africaine son rapport de lutte contre la corruption parmi les pays qui doivent déposer les leurs et que ce rapport soit porté à la connaissance du public afin que les acteurs de la société civile puissent évaluer les acquis et les faiblesses en vue d’autres plaidoyers pour évoluer dans le combat contre la corruption. Ils ont cité en exemple l’Éthiopie, le Botswana, le Nigeria.

Des recommandations ont été faites également en lien avec les rapports des structures de lutte contre la corruption, tels que les rapports du Bureau du vérificateur général et de l’OCLEI afin que ces rapports ne restent pas dans les tiroirs mais qu’ils soient suivis d’effets et que l’Etat lie les discours à l’action en montrant sa vraie détermination, sa vraie détermination politique. Toujours dans le cadre des recommandations, les participants ont parlé de la sensibilisation, l’information, la vulgarisation, la formation, l’éducation, la dénonciation à tous les niveaux jusqu’au niveau fractions et hameaux pour une mise à niveau en informations et à l’appropriation de tous en ce qui concerne les textes, les outils de détection , de prévention et de lutte contre la corruption.
Les acteurs de la société civile ont, enfin, lancé un appel à l’endroit des partenaires techniques et financiers pour appuyer la volonté politique des plus hautes autorités mais également celle des acteurs de la société civile à œuvrer dans la lutte contre la corruption.
« Bientôt une nouvelle plateforme numérique de dénonciation de tous les cas avérés de corruption verra le jour et va accompagner l’OCLEI et les autres structures de lutte contre la corruption. Cette plate-forme numérique est financée par le PNUD et est dénommée  » Kènè Kan Ko ». La plate-forme aura des points focaux au niveau de chacune des 19 régions administrative du pays et du district de Bamako, également une équipe qui va collecter et analyser les dénonciations des populations et les cas avérés de corruption seront transmis au niveau des autorités compétentes », a annoncé Ahmed Cheick Diallo, président de la COPER.

S’agissant des engagements et conscients de tous les enjeux et défis, opportunités et de l’urgence de jouer leurs rôles, la COPER engagée plus en matière des élections au Mali, s’engage à accompagner l’OCLEI pour des élections réussies et transparentes. Pour ce faire, elle va sensibiliser et inter-agir pour prévenir, dénoncer et lutter contre tout ce qui concerne la corruption en matière d’élections. Le Réseau des jeunes des partis politiques s’est, à son tour, engagé pour des élections générales, inclusives, participatives,transparentes et libres , tout en s’engageant pour lutter contre toutes les formes de corruption au Mali. Quant aux femmes cadres des partis politiques, elles se sont engagées pour des élections équitables, transparentes, justes et libres ; pour lutter contre les dangers de la corruption, et pour sensibiliser sur les valeurs positives. Les jeunes des partis politiques se sont eux aussi engagés pour être des acteurs de premier plan et servir de boussole de la transparence dans toute la lutte contre toutes sortes de corruption en commençant par les élections à venir .

Entre autres moyens de prévention en plus de la dénonciation et de la protection des dénonciateurs, les acteurs de la société civile préconisent la  gouvernance électronique et numérique, c’est-à-dire pour que les administrations utilisent plus les nouvelles technologies notamment la douane pour permettre aux opérateurs économiques de dédouaner leurs marchandises en ligne et les impôts pour faire collecter les taxes en ligne.

Nous dirons que pour envisager un Mali démocratique et prospère, il faut impérativement mettre au cœur des politiques publiques notamment la bonne gouvernance, une culture de dialogue qui grâce à la participation active de tous les acteurs, va contribuer à améliorer la vie des populations avec la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Pour cela nous encourageons ces stratégies d’actions novatrices et salutaires de l’OCLEI afin d’établir la passerelle entre discours et actions pour une plus grande cohérence des politiques de développement mis en œuvre au Mali.

Nous espérons également qu’au delà des plaidoyers des acteurs de la société civile que le Président de la Transition va installer une ligne téléphonique « rouge » qui lui permettra de recevoir des informations de citoyens partout dans le pays et la diaspora.

Il faut rappeler que l’Association Juridique de Communication et d’Appui à la Démocratie (AJCAD) est, depuis sa création en 2006 et sa réorientation en avril 2007, une association à but non lucratif visant à faire de l’adage ‘Nul n’est censé ignorer la loi’ une réalité au Mali. L’Association a, aux termes de l’Article 2 des statuts, pour objet de « diffuser les règles de droit pour leur meilleure compréhension, promouvoir et protéger les droits des femmes, contribuer à l’édification de l’esprit citoyen pour une meilleure gouvernance, notamment la transparence et la redevabilité à travers la lutte contre la corruption».

Madou’s CAMARA info360.info

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