Société

Abus de réinscription dans les Écoles privées au Mali : Une pratique à abolir

Avec la rentrée scolaire qui approche à grands pas, une question brûlante refait surface : pourquoi certaines écoles privées au Mali exigent-elles des frais de réinscription des parents d’élèves pour la nouvelle année académique ? Cette pratique, perçue comme abusive, soulève des interrogations légitimes quant à sa légalité et son impact sur les familles maliennes déjà confrontées à des difficultés financières.

Un vide juridique exploité

En l’absence de dispositions claires régissant la réinscription des élèves dans les mêmes établissements privés, certaines écoles profitent de ce vide juridique pour instaurer des frais supplémentaires. Il est pertinent de se demander quelle loi autorise une telle exigence. En effet, une fois inscrits, ces élèves sont censés poursuivre leur cursus sans avoir à payer des frais de réinscription chaque année.

La situation économique actuelle du Mali complique davantage la capacité des parents à supporter ces frais additionnels. Alors que les dépenses pour la scolarité des enfants pèsent déjà lourdement sur les budgets familiaux, l’instauration de frais de réinscription apparaît comme une charge injustifiée et lourde. Les parents sont dans leur droit de contester cette pratique et de demander des éclaircissements aux autorités compétentes.

En Commune VI du District de Bamako, des parents d’élèves ont exprimé leur mécontentement en manifestant devant les autorités communales. Ils ont adressé une correspondance à la mairie pour dénoncer cette situation et demander une intervention rapide. En réponse, le maire Boubacar KEÏTA a convoqué un conseil communal élargi pour délibérer sur cette question. Suite à ces délibérations, il a pris un arrêté interdisant les frais de réinscription dans les écoles publiques et privées de la Commune VI. L’arrêté N°006 du 24 juillet 2024, signé par le maire, stipule clairement l’interdiction de cette pratique. Le 5ème adjoint au maire, Abdallah, en charge des questions éducatives, ainsi que le secrétaire général de la mairie, sont chargés de veiller à la mise en application de cette décision.

Le Rôle du Gouvernement

Il est grand temps que le gouvernement malien prenne des mesures pour encadrer cette pratique à l’échelle nationale. Une réglementation claire et précise est nécessaire pour protéger les parents d’élèves de ces abus et garantir un accès équitable à l’éducation. Le ministère de l’Éducation nationale devrait se pencher sur cette question et établir des directives claires interdisant les frais de réinscription abusifs.

L’abolition des frais de réinscription dans les écoles privées est une nécessité pour soulager les familles maliennes et assurer une scolarité continue sans charges additionnelles injustifiées. Les autorités locales, comme celles de la Commune VI, montrent la voie en prenant des mesures concrètes. Il appartient maintenant au gouvernement central de suivre cet exemple et d’étendre ces protections à l’ensemble du territoire. L’éducation doit rester une priorité nationale, accessible et sans entraves financières supplémentaires pour les parents.

Madou’s CAMARA info360.info

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