Coopération :La France défiée dans son pré-carré historique
Après plusieurs mois de brouille diplomatique, le divorce est consommé entre le Mali et son allié historique, la France. Les troupes opérant dans la force Barkhane depuis 2013 et Takuba depuis 2020 plient bagages suite à une escalade inédite marquée par l’expulsion de l’ambassadeur français Joël Meyer et cet appel à retrait « sans délai » formulé par le gouvernement malien.
Ce désamour n’aura pas sans conséquence pour les deux pays. Pour le Mali , tout est à mettre en œuvre pour combler le vide que laisseront la Barkhane et Takuba . Les actions des autorités de la transition sont rassurantes en ce sens notamment à l’endroit des FAMa qui engrangent des résultats spectaculaires sur les théâtres d’opération comme promis par le Président de la Transition Col Assimi GOITA lors de son investituture à la tête du pays.
Côté France, les observations sont à faire au-delà de l’aspect sécuritaire ou diplomatique. Nous pouvons affirmer que la France perd pied dans cette Afrique qui lui a longtemps permis de tenir son rang d’une des grandes puissances mondiales. La France a vécu avec l’Afrique des relations monopolistiques.
Et en économie comme en amour, les monopoles, à force de durer, finissent par créer un confort de peu d’effort chez celui qui en bénéficie, et une forme plus ou moins ouverte de défiance, chez celui qui les subit. Conséquences :toutes les tentatives d’Emmanuel Macron pour conquérir les nouvelles générations se révèlent infructueuses d’où la nécessité pour Paris de s’adapter à la nouvelle donne qui consiste un partenariat cadrant avec l’équilibre.
Au revers, cette crise sahélienne craie un contexte de « désinfluence » pour Paris et cela pourrait lui coûter très chère en matière d’intégration économique eu égard à l’expérience de diversification de partenaires optée par les nouvelles figures politiques africaines .
Par Seydou Konaté/info360.info