Sanankoro Djitoumou : L’UCRC lance l’opération de distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée (MILD)

Le village de Sanankoro Djitoumou a abrité le mardi 27 décembre 2022, le lancement officiel de l’opération de distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée (MILD). Cette donation entre dans le cadre de l’étude sur l’efficacité des stations d’appâts attractifs à base de sucre appelée ATSB, contre les vecteurs du paludisme, initiée par le Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC).

Présidée par Dr Hamadoun DICKO, conseiller technique au ministère de la Santé et du Développement social, la cérémonie a enregistré la présence de la directrice du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), lieutenant-colonel Aïssata KONE, du Représentant du Comité National d’Ethique de la Santé et des Sciences de la vie CNESS, Pr Mahamadou DIAKITE, du Directeur de l’UCRC, Pr Seydou DOUMBIA, des représentants des Directions Nationale et régionale de la santé, ainsi que des autorités administratives, traditionnelles et coutumières de Ouéléssébougou.

Dans son allocution de bienvenue, le maire de la commune rurale de Sanankoro Djitoumou, M. Moussa SAMAKE, s’est réjoui du choix porté sur son village pour lancer l’opération de distribution de plus de 1000 moustiquaires imprégnées à long durée qui, selon lui constitue un pilier fondamental de la stratégie de lutte contre le Paludisme. Après avoir remercié et félicité le Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC) pour l’initiative, il a reconnu l’efficacité des stations d’appâts à base de Sucre appelée ATSB, à réduire la transmission du paludisme dans sa localité. « Au début de l’essai, nous étions très réticents de peur que cet outil ne contribue à la reproduction des vecteurs du paludisme ou à la détérioration de la santé de nos populations. Mais aujourd’hui, nous reconnaissons son efficacité car, nous constatons la réduction des cas de paludisme chez les femmes enceintes et les nourrissons… », a-t-il témoigné.

Face à la résistance croissante des vecteurs aux insecticides actuellement utilisées pour les pulvérisations intra-domiciliaires d’insecticides (PID) et les moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée (MILD), le Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC) a mis en place le projet de stations d’appâts à sucre toxique appelée ATSB/IVCC.  En phase d’étude, ledit projet propose une approche innovante qui piège les moustiques dans la nature. « Vu que la résistance croissante aux insecticides actuellement utilisées pour dispositifs existant, menace les efforts de lutte contre le paludisme, nous avons décidé avec notre partenaire Israélien Westham Co, d’implémenter un nouvel outil contre les vecteurs du paludisme. La station d’appâts attractifs à base de sucre (ATSB) est placée à l’extérieure des habitations et est constituée d’une source de sucre et d’un insecticide (le dinotéfurane). Elle attire et tue les moustiques qui s’y nourrissent… », a dit le professeur DOUMBIA.

 ATSB, cet outil peut rester efficace pendant au moins six mois

L’ATSB a une membrane protectrice qui recouvre et protège l’appât de la pluie et de la poussière. Cette membrane sert aussi de barrière aux pollinisateurs (e.g. les abeilles). L’outil qui peut rester efficace pendant au moins six mois, est composé des ingrédients simples et largement disponibles. Il respecte l’environnement, une proportion élevée de la masse étant entièrement biodégradable.

Au Mali, en 2018, une première évaluation entomologique a mesuré l’effet des ATSB sur les moustiques et a montré qu’environ 30% de moustiques prenaient leur nourriture dans les stations engendrant une réduction de 90% de la population vectorielle. Cette étude n’a également rapporté aucun risque pour la sécurité des humains et des organismes non ciblés, notamment les pollinisateurs. « Après des études minutieuses, nous vous assurons que ce nouvel outil de lutte antivectoriel, n’a pas de risque pour la sécurité des humains, des organismes non ciblés… », a rassuré le professeur Mahamadou DIAKITE du Comité National d’Ethique de la Santé et des Sciences de la vie (CNESS).

L’ATSB qui vient renforcer les deux interventions majeures dans la lutte contre les vecteurs du paludisme, notamment les pulvérisations intra-domiciliaires d’insecticides (PID) et les moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée (MILD), « offre l’occasion aux acteurs du système socio-sanitaire d’améliorer les indicateurs clés de couverture dans la prévention du paludisme », a indiqué Dr Hamadoun DICKO.  Après avoir adressé les sincères remerciement des hautes autorités du pays à l’UCRC pour son accompagnement dans la lutte contre les maladies infectieuses pour l’amélioration de la santé des populations, il a laissé entendre que les meilleures politiques de santé partout dans le monde sont basées sur la prévention primaire.

Le Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC) de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) est une institution de recherche dans le domaine de la santé. Il intervient dans la lutte contre les maladies infectieuses, dont le paludisme. L’Essai en cours dans les districts sanitaires de Kati, Kangaba et Ouélessebougou concerne 110 villages, dont 38 où la transmission du paludisme est plus endémique.

Info360.info

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